Trois terroristes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ont été arrêtés, lundi dernier, à Nouakchott, la capitale mauritanienne, où doit arriver aujourd'hui le Rallye Dakar 2007, qui avait dû annuler en décembre deux étapes au Mali en raison de menaces terroristes. Les terroristes arrêtés, dont l'identité n'a pas été révélée, sont tous de nationalité mauritanienne, selon des sources sécuritaires mauritaniennes qui n'ont pas précisé toutefois si cette arrestation avait un lien avec le Rallye Dakar, parti le 6 janvier de Lisbonne. Selon la presse mauritanienne, les trois terroristes avaient été formellement identifiés par un détenu mauritanien, membre du GSPC, arrêté et inculpé de terrorisme en juillet dernier après un coup de filet dans les milieux “salafistes”. Selon la même source, les trois terroristes seraient impliqués dans l'attaque meurtrière, revendiquée par le GSPC, contre une caserne de l'armée mauritanienne en juin 2005, qui avait fait des dizaines de morts et de blessés au sein des forces gouvernementales. La Mauritanie, pays essentiellement désertique au carrefour entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne, est au coeur de l'édition 2007 du Rallye Dakar, qui ne passe pas par Nouakchott. Les 10e et 11e étapes du rallye entre la Mauritanie et le Mali avaient été annulées en décembre par les organisateurs sur recommandation du ministère français des Affaires étrangères, en raison des menaces du GSPC qui circulent dans cette zone sahélienne. Ces deux étapes, Néma (Mauritanie) -Tombouctou (Mali et Tombouctou - Néma, étaient prévues les 16 et 17 janvier, et devaient traverser une zone à risques entre l'est de la Mauritanie et le nord du Mali. Le 13 novembre, les services secrets français avaient en effet prévenu le gouvernement français des menaces du GSPC sur le Rallye-raid Dakar 2007 (ex-Paris-Dakar), suggérant une modification du tracé en Mauritanie et au Mali. Le Quai d'Orsay avait reconnu qu'une partie du parcours du Rallye-raid Dakar 2007 (ex-Paris-Dakar) était prévu dans des zones à la sécurité “incertaine” et a suggéré la suppression de l'étape aller-retour entre Néma et Tombouctou. Face à la menace du GSPC, les autorités mauritaniennes ont “mis en alerte les forces armées et de sécurité” dans les 5 régions traversées par le rallye, jusqu'à la sortie vers le territoire malien. Tous les corps de sécurité, y compris les forces spéciales et l'armée de l'air, seraient mobilisés à l'occasion du passage du rallye. L'arrestation des trois terroristes en Mauritanie intervient au lendemain d'un nouvel appel du GSPC aux Algériens à s'en prendre aux Français, sans toutefois faire référence au Rallye Dakar. Parti de Lisbonne le 6 janvier dernier, le rallye arrivera le 21 janvier à Dakar après avoir traversé six pays dont la Mauritanie et le Mali. Le rallye qui en est à sa 29e édition n'est pas passé en Algérie depuis 1993 et au Niger depuis 2000, faute de garanties optimales pour la sécurité de la caravane. Rafik Benkaci