L'installation des nouveaux membres du Conseil de la nation (Sénat) issus du renouvellement de la moitié des locataires de cette institution a eu lieu jeudi dernier lors d'une séance plénière tenue au palais Zighoud-Youcef. Cette installation, qui a concerné tant les membres élus (lors du renouvellement du 28 décembre dernier) que désignés de la Chambre haute du Parlement donnait une impression de déjà-vu. C'est que sur la liste des nouveaux désignés, rendue publique lors de la tenue même de la séance plénière, a vu la reconduction par le président de la République de la totalité de ses membres. À l'exception d'un seul nouveau nommé, H'mida Tayeb Ferhat, en l'occurrence. ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN) originaire d'El-Oued, ce nouveau membre du Sénat a été ambassadeur au Maroc avant d'occuper plusieurs fois le poste de wali, à l'exemple de Sétif et de Médéa. Au nombre de huit, les autres membres désignés et reconduits à leur poste, sont représentés par Abdelkader Bensalah, Mme Zohra Bitat-Drif et Leïla Tayeb ainsi que Mohamed Boukhalfa, Ali Mahsas, Yacef Saâdi, Brahim Boulahia, Abderrahmane Chaïd. La caractéristique de ces huit membres est qu'ils sont des moudjahidine, appartenant tous à ce qu'on appelle communément la famille révolutionnaire. Un fait important a caractérisé, cependant la désignation du tiers présidentiel. En effet, sur les vingt-quatre membres à pourvoir, le chef de l'Etat a laissé quinze postes de sénateurs vacants. Une bonne partie de ces postes devront être occupés par des ministres qui quitteront le gouvernement lors du prochain remaniement qu'on dit imminent. À ce propos, si le nombre des ministres partant du gouvernement de Belkhadem n'atteint pas les quinze, cela signifie que le chef de l'Etat n'a pas encore arrêté la liste définitive des désignés qu'il devra compléter prochainement. D'autant que beaucoup de “personnalités” tentent par l'entremise des amis du Président de figurer sur la liste des désignés. Quoi qu'il en soit, le remaniement devant intervenir sous peu, devrait mettre fin à toutes les spéculations en la matière. Aussi lors de la séance d'installation, les sénateurs élus le 28 décembre dernier dans leurs wilayas respectives, étaient présents dans l'hémicycle. Au nombre de quarante-huit, ces sénateurs appartiennent à quatre formations politiques : le FLN (32), le RND (12), le MSP (3), le RCD (1). Ceci étant lors de la séance plénière, c'est le doyen du conseil, le sénateur Tahar Z'biri, accompagné des deux plus jeunes membres de cette instance qui a lu la liste des membres désignés au sein du tiers présidentiel. Une commission de validation de la qualité de membre de ces derniers a été constituée. S'étant retirée durant une demi-heure, cette structure est revenue par la suite en plénière pour soumettre à l'approbation la liste des nouveaux désignés approuvés, sans coup férir, à main levée. L'autre point à l'ordre du jour de la séance plénière de jeudi dernier est l'élection du nouveau président du Conseil de la nation. Le président de séance, Tahar Zbiri, a de suite ouvert la voie aux candidatures à la tête du Sénat : “Qui veut se porter candidat ?” a-t-il interrogé sans pour autant recevoir de réponse. Un silence religieux avait envahi la salle deux minutes durant avant être interrompu par le président du groupe parlementaire du tiers présidentiel, Amar Mehdi. “En ma qualité de président du tiers présidentiel et au nom de notre groupe parlementaire, on porte la candidature de Abdelkader Bensalah à la présidence du Conseil de la nation”, a expliqué ce cadre syndical de l'Union générale des travailleurs (UGTA), originaire de Béjaïa dans une allocution écrite. Son intervention a été suivie respectivement par celle des présidents de groupes parlementaires du FLN, Abdallah Bousnane, du RND, Nacer Boudèche, et du MSP Ali Sadaâoui. Ces derniers ont tous appuyé dans des interventions écrites la candidature de Bensalah à la présidence du Conseil de la nation. Cet unanimisme, qui a entouré la candidature de Bensalah, a été retrouvé lorsqu'il s'est agi de procéder au vote. Aucun sénateur, en effet, ne s'est opposé à l'élection de Bensalah où le vote s'est fait à main levée sur proposition du président de séance. Une fois élu, Bensalah a fait un discours dans lequel il a remercié le chef de l'Etat pour “sa confiance”, en le reconduisant dans la liste du tiers présidentiel au Conseil de la nation. Tout comme, il s'est dit engagé d'“œuvrer” pour que le conseil “joue pleinement son rôle” au sein des institutions de l'Etat. N. M.