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“Un déficit de 2 milliards de m3 en 2020”
M. Attar, ministre des ressources hydriques, à LIBERTE
Publié dans Liberté le 22 - 03 - 2003

Dans cet entretien, le premier responsable du secteur présente les axes de la stratégie en matière de mobilisation des ressources en eau et l'agenda des mesures immédiates pour faire face à la pénurie hydrique.
Liberté : Pouvez-vous nous présenter les axes de la nouvelle stratégie de l'eau ?
M. Abdelmadjid Attar : Il faut d'abord dresser l'état des lieux avant d'établir une projection à moyen et long termes. La projection s'appuie sur le potentiel qui existe, l'évolution des ressources à partir d'une estimation des besoins futurs fondés sur des scénarios de développement. Concernant l'état des lieux, il ressort que l'Algérie connaît une période de sécheresse installée depuis 25 ans. Les ressources superficielles (barrages et retenues) et les ressources souterraines (nappes) n'ont cessé de diminuer.
Aujourd'hui, par rapport aux besoins réels de l'alimentation en eau potable (AEP) et de l'agriculture, le déficit s'élève à 700 millions de m3 (2002). Si on tient compte de ces mêmes besoins, dans vingt ans, ce déficit va augmenter. D'ici à vingt ans, si on ne fait rien, il pourrait atteindre 2 milliards de mètres cubes. Il y a donc une stratégie à mettre en œuvre, en fonction de ce bilan. L'objectif de cette stratégie est de mobiliser un volume supplémentaire de ressources en eau. C'est assez complexe. Il convient de mobiliser de nouvelles ressources de plusieurs manières. En premier lieu, il faut réhabiliter les réseaux de distribution actuels et moderniser la gestion de l'eau. Nous avons énormément de pertes.
Précisément.
Sur 100 m3 d'eaux produits par jour, 50% ne sont pas payés. Selon les statistiques, dans les 50% impayés, 30% des quantités produites se perdent dans les réseaux et 20% sont des pertes commerciales. On recense 638 000 abonnés qu'on ne connaît pas (pas de compteurs). Il y a des pompages illicites, nous avons 2,4 millions d'abonnés en eau potable. Si on arrive à résorber les 30% de pertes sur les réseaux, nous pourrons disposer de deux ou trois grands barrages. La distribution moyenne par habitant est en moyenne de 110 litres (normes OMS 150 litres par jour et par habitant), y compris l'industrie. En fait, chaque Algérien consomme en moyenne moins de 110 litres par jour.
Le gouvernement a décidé de réhabiliter les réseaux d'AEP sur fonds propres (pour aller plus vite). En second lieu, une solution complémentaire a été dressée : la réalisation d'une ou deux grosses usines de dessalement, dont les effets seront visibles dans deux ou trois ans.
En troisième lieu, il est prévu l'accélération du programme de réalisation des infrastructures hydrauliques de mobilisation. Les ressources souterraines sont surexploitées à l'exception de l'albien au sud. On surexploite pour compenser le déficit de surface. C'est un risque qu'il faut courir. En résumé, c'est une stratégie qui mobilise énormément de moyens financiers et d'outils de réalisation. En 2003, le budget consacre 146 milliards de DA pour le secteur de l'eau.
Comment voyez-vous l'évolution de la demande ?
Les besoins en eau potable et en eaux industrielles sont de 1,8 milliard de m3 en 2002. En 2020, ils seront de l'ordre de 3 milliards de m3. L'agriculture a besoin, en 2002, de 4,2 milliards de m3. Elle a besoin de 8,2 milliards de m3 en 2020. Au total, les ressources nécessaires seront de l'ordre de 14,2 milliards de m3 en 2020. La nouvelle stratégie d'affectation des ressources tient compte de la confrontation des besoins mais aussi des options d'aménagement du territoire. L'option retenue, c'est de développer les Hauts-Plateaux. Il convient de créer de l'emploi dans ces régions. Il faut aussi de l'eau pour stabiliser les populations.
Quel est l'agenda des mesures relatives à la mise en œuvre de cette stratégie ?
Il faut poursuivre les actions de réorganisation : la mise en place de l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Agence nationale d'assainissement (ONA). L'objectif n'est pas de créer des monopoles qui vont gérer ces prestations (distribution de l'eau, assainissement des eaux usées), mais de les transformer en vue d'obtenir des établissements de régulation et des partenaires représentant l'Etat dans des formules de partenariat public-privé pour gérer la distribution de l'eau.
Ce sera une première expérience en Algérie, c'est-à-dire la distribution de l'eau en partenariat. Nous allons commencer par Alger. Deuxième mesure : engager des investissements destinés à rétablir les réseaux de conduites.
Troisième mesure : on va procéder à la même opération pour l'ANB et l'Agence d'irrigation et de drainage (AGID) qui vont se transformer en EPIC comme l'ADE. Elles vont, en quelque sorte, gérer des infrastructures où l'état commercialise les produits de la vente, juste pour couvrir les frais d'entretien et de maintenance.
Par exemple, l'Agence nationale des barrages (ANB) va, une fois transformée en EPIC, vendre de l'eau.
L'état compte un programme ambitieux de dessalement d'eau de mer. Qui prend en charge le différentiel entre le coût de revient et le tarif appliqué aux ménages ?
C'est l'Etat. La garantie, pour faire venir les partenaires, c'est la formule retenue take or pay. Il y a le prix du contrat qui correspond au prix de revient calculé sur une échéance longue (par exemple vingt ans) et la rémunération du partenaire.
Le client est tenu d'acheter chaque jour les quantités produites. L'objectif du ministère est de mobiliser une capacité de 1 million de m3 d'eau de mer dessalée/jour. Il y a deux projets à Alger, de 200 000 m3/j chacun, une usine à Beni-Saf (100 000 m3/jour), objet de procédure d'appel d'offres, une autre à Skikda (100 000 m3/j), dont l'appel d'offres va être bientôt lancé.
Quand vont être réceptionnées les 21 stations monoblocs de dessalement d'une capacité de 57 000 m3/j ?
C'était une erreur. il faut douze mois au minimum pour réaliser ces petites unités. Le ministère a demandé un délai de 4 mois. Il faut des études des sites.
ll faut alimenter les unités à partir de prises en mer (au lieu des forages). On a eu les offres les moins chères. On a eu recours à des fournisseurs qui ont offert les délais plus courts. Ce n'était pas la solution.
On est en train de discuter avec Hydrotraitement et Linde pour que ces stations soient prêtes d'ici le début de l'été 2003.
Le plan Orsec va-t-il être allégé à Alger ?
On va aller d'ici à l'été vers un programme d'allégement, soit une distribution de 1 jour sur 2 dans la capitale, mais avec une plage horaire plus courte. On va améliorer la régularité de la distribution et la respecter. Les plages horaires seront fixées en fonction des moments où on a le plus de besoin d'eau.
Qu'en est-il du programme d'épuration des eaux usées ?
Sur 50 stations d'épuration, seules 4 ou 5 fonctionnent aujourd'hui. On prévoit de réhabiliter 14 stations. Sept sont en cours de réhabilitation. L'objectif est de construire 60 stations d'épuration destinées à couvrir toutes les villes de 100 000 habitants. C'est un objectif contenu dans le code des eaux. Notre objectif, c'est d'aller vers une station dans chaque ville de plus de 50 000 habitants.
Que prévoit votre département en matière de protection des eaux des barrages ?
Les bassins versants sont dans une situation grave. En particulier, le bassin du Cheliff qui compte sept barrages dont les eaux sont polluées.
Nous allons vers une protection de la ressource à travers ces stations, l'obligation généralisée d'avoir une unité d'épuration sur son propre système d'exploitation (usines), la protection de l'environnement des nappes et la sensibilisation.
Comment traitez-vous le problème d'envasement des barrages ?
Nous avons décidé d'interdire le lancement d'études de construction de barrage sans lancement d'études de protection du bassin versant du barrage.
Actuellement, 11% de la capacité des barrages est envasée : 538 millions de m3. Cinq barrages sont envasés à plus de 60%, 9 à plus de 15%.
Quelle est la place de l'hydraulique agricole dans la politique de mobilisation des ressources en eau ?
Aujourd'hui, l'AEP est prioritaire. Au fur et à mesure que l'agriculture moderne se mettra en place, elle aura son quota d'eau. Actuellement, 40 000 hectares seulement sont irrigués. L'objectif est d'irriguer 400 000 hectares en 2010 : 10 projets de 485 000 hectares sont en cours de réalisation, 270 000 hectares sont achevés mais ne sont pas irrigués, 12 projets de 86 000 hectares sont en cours d'étude.
Quels sont les axes de la nouvelle politique de tarification de l'eau ?
On tiendra compte de la nature du consommateur et des volumes consommés. L'électricité coûte en moyenne 6 DA par m3 d'eau. Elle peut atteindre 25 40-45 DA par m3.
A Tizi Ouzou, elle a pu atteindre 50 à 76 dinars/m3. Les gros consommateurs d'eau (industriels, commerçants) seront touchés par une augmentation du tarif de l'eau. L'étude sur laquelle s'appuie la nouvelle tarification sera finalisée au mois de juin 2003.
N. R.


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