Même si la tendance en matière d'accidents routiers en milieu urbain était pendant l'année 2006 à la baisse grâce à l'impressionnant dispositif préventif, dissuasif et répressif mis en place, la direction de la sécurité publique ne se contente pas de ce satisfecit et envisage, durant l'année en cours, de proposer la révision de certaines lois régissant le code de la route qu'elle estime désuète. Le département de M. Hsen Boufania, pense notamment à revoir à la baisse la période du contrôle médical qui actuellement est exigé, tous les dix ans pour le renouvellement du permis de conduire. Durée pendant laquelle peuvent apparaître et s'aggraver de nombreux troubles et infections pouvant provoquer des accidents graves tels que la baisse d'acuité visuelle. À ce niveau, on s'achemine également vers la mise en place d'un fichier national de permis de conduire et de contravention susceptible de permettre aux différentes wilayas de coordonner leurs opérations de contrôle, appliquer le système de récidive pour permettre enfin l'entrée en vigueur du permis à points. Dans ce sens, la DGSN a un programme d'acquisition de nouveaux radars qui viendront s'ajouter aux 53 appareils déjà installés dans 36 sûretés de wilaya. Les frais de ces radars seront à la charge des contrevenants. Toujours dans le chapitre des lois à réviser figure l'arrêté du 7-12-74 fixant le modèle du formulaire de la contravention qualifié de dépassé, dans lequel il faut introduire de nouvelles infractions. La réflexion en cours porte, en outre, sur l'arrêté du 16-06-75 relatif à l'immobilisation du véhicule en infraction de stationnement. La méthode du sabot, estime le responsable de la direction de la sécurité publique ne fait que perdurer l'infraction et gêner la circulation. “Pourquoi ne pas utiliser des coopératives de jeunes pour procéder à la levée des véhicules en question et créer par ricochet des emplois ?” fait-on remarquer. Dans le bilan 2006, à la réduction des accidents dans les villes, est venue s'ajouter une baisse des infractions au code de la route qui est expliquée par M. Naïli, sous-directeur de la prévention et la sécurité routière, par la mise en œuvre des dispositifs de la loi 04-16 du code de la route au cours de l'année 2005 et par l'importance des moyens et effectifs mis sur le terrain. En matière de prévention, notre interlocuteur fait état de 933 cours théoriques prodigués au niveau des établissements scolaires, 375 au sein des pistes d'éducation routière et 6 311 envers les usagers contre, respectivement, 796, 438 et 4 315 en 2005. Dans le volet dissuasion, 10 219 barrages routiers supplémentaires ont été mis en place et 42 962 patrouilles pédestres ainsi que 7 434 patrouilles motorisées sont venues renforcer celles déjà en place depuis 2005. Le nombre des opérations effectuées par les services de radar ont connu, par ailleurs, une hausse de 40,29% et les escortes officielles effectuées au moyen de motocyclettes de 27,13%. En matière de retrait de permis avec suspension de la capacité de conduire, l'année 2006 a connu une décroissance de 4 067 cas. Le retrait immédiat du permis de conduire sans suspension de capacité de conduite a concerné, en 2005, 48 539 individus contre 43 371 l'année d'après. Pour ce qui est des procédures de saisine du wali en vue de la suspension ou de l'annulation du permis de conduire, elles sont passées de 23 414 cas en 2005 à 22 024 en 2006, soit 1 390 saisines en moins. En revanche, la mise en fourrière a enregistré une hausse de 76,74%, passant durant cette même période de 17 358 à 30 680 mises en fourrière. Le facteur humain demeure la principale cause des accidents de la route à travers, en premier lieu, le non-respect de la vitesse réglementaire dans 4 807 cas, arrêt et stationnement dangereux dans 3 009 cas, non-utilisation des passages pour piétons 1 796 cas, dépassement dangereux 838 cas et refus de priorité 828 cas sur un total de 15 282 inobservations des règles de conduite comptabilisées en 2006. Viennent en deuxième position les facteurs liés au véhicule dont défaut d'appareils d'éclairage, défaut de freinage, défaut de feux, éclatement ou défaillance des pneumatiques et éclairage non réglementaire avec 492 infractions constatées. Enfin, la dégradation de l'environnement, le laisser-aller des autorités locales matérialisé par l'inexistence des panneaux de signalisation, l'aménagement inadéquat de la route et la pluie, neige et verglas ont provoqué également 918 accidents durant l'année dernière. Ce qui fait dire au sous-directeur de la prévention routière au niveau du département de la sécurité publique que la réduction des accidents de la route nécessite l'implication de tous les secteurs pour la révision et l'adaptation des plans de circulation et des transports et l'aménagement des parkings et aires de stationnement appropriés. À retenir que les accidents de la route en milieu urbain ont connu une baisse de 0,86% passant de 16 692 en 2005 à 16 549. Les blessés de 19 225 à 19 029 et le nombre de tués de 779 à 741 contre plus de 4 000 morts en zones rurales. “Ce qui est certes encourageant sans pour autant dire satisfaisant”, conclut le sous-directeur de la prévention et de la sécurité routière, M. Naïli. N. H.