Liverpool a offert un retour à la compétition difficile à Petr Cech, le gardien de Chelsea, qui s'est incliné deux fois pour laisser la victoire aux locaux (2-0) et installer les Londoniens dans le doute, hier lors de la 24e journée du championnat d'Angleterre. Depuis son arrivée à Liverpool, Rafael Benitez n'avait jamais battu en championnat Chelsea et Jose Mourinho. C'est désormais chose faite, au plus mauvais moment pour les Blues, toujours à six longueurs de Manchester avant le déplacement des Red Devils à Arsenal aujourd'hui. Liverpool, qui n'a plus que cinq points de retard sur les Londoniens, peut croire à la mission fixée par leur entraîneur : les rattraper. Pour son retour après plus de trois mois d'absence imputables à une fracture du crâne, Cech n'a guère été aidé par sa défense, privée de ses deux patrons, John Terry et Ricardo Carvalho, et handicapée par l'absence du bouclier Claude Makelele. Après s'être joué de la défense centrale inhabituelle Essien-Ferreira, Kuyt l'a cueilli à froid, du droit sans que le revenant ne puisse sauver les siens (4, 1-0). Certes, coiffé de son casque de protection, le Tchèque s'est ensuite interposé devant John Arne Riise (7) mais une frappe splendide du droit sous la barre de Jermaine Pennant l'a laissé pantois. À l'agonie à l'image d'un Geremi martyrisé sur le flanc droit de la défense, Chelsea équilibrait toutefois les débats par la grâce d'une longue période de supériorité numérique pendant que Xabi Alonso était soigné. Mais hormis une sortie devant Salomon Kalou (32), Pepe Reina était désoeuvré. Chelsea avait déjà été baladé en première mi-temps à Manchester United. Mais les hommes de Mourinho avaient montré en seconde une réaction qui leur avait amené le point du nul (1-1). Rien de tel cette fois. Sans inspiration, à l'image de Michael Ballack, maladroit, à l'instar de Paulo Ferreira, malheureux, comme Didier Drogba, Chelsea dégageait une impression d'impuissance, rarissime sous l'ère Mourinho. Andreï Schevchenko, qui rentrait en fin de match (74), ne la dissipait pas. Liverpool avait auparavant raté le KO sur une tête de Peter Crouch manquant de conviction (58), une frappe lointaine sur la barre de Riise (62) et une reprise non cadrée de Kuyt (63). Mais l'essentiel avait été fait depuis longtemps.