Les élections partielles et les sénatoriales ont été un véritable test pour le Rassemblement national démocratique. Les résultats qu'il a réalisés lors de ces deux échéances de moindre importance, particulièrement celles inespérées des sénatoriales, ont été révélateurs d'un changement dans les options du corps électoral ; un indice d'espoir pour le parti qui a vu sa “cote” dégringoler en 2002. Libéré de sa fonction à la tête du gouvernement qui l'a, d'une certaine manière, un peu éloigné de la gestion de son parti, Ahmed Ouyahia a vite repris son bâton de pèlerin pour sillonner le pays à la rencontre des militants avec, parallèlement, un travail de restructuration des instances du RND. C'est vrai que le parti a connu quelques secousses, mais sans grande conséquence sur sa stabilité. Les premières sorties d'Ouyahia sur le terrain ont eu un effet immédiat concrétisé dans les résultats des sénatoriales alors que, de son aveu, il ne faisait aucune illusion quant à l'issue du vote. Il continuera ainsi à réunir les cadres et à tenir des réunions au niveau local avec les conseils de wilaya élargis aux cadres et membres du conseil national. Souvent ces réunions se transforment en meetings. “Nous ne voulons pas que ça se transforme en meeting, mais c'est difficile de contenir les gens qui viennent”, a indiqué un membre du bureau national qui a accompagné le secrétaire général dans la majorité de ses sorties. Hier encore, il était à Tissemsilt. C'est la seconde étape qui le mènera dans plusieurs villes avant d'entamer quelques wilayas du Centre. L'opération devra s'achever avant le 21 février, soit l'anniversaire de la création du parti. Ce travail de proximité, auquel participent également les conseils de wilaya et les membres du conseil national chargés d'une feuille de route, commence à porter ses fruits, estime-t-on au RND. Il s'agissait au départ de “reprendre les choses en main et de les booster”, a-t-on indiqué. À partir de là, des échéances plus importantes attendent déjà au seuil de 2007, incitant le RND, qui a perdu du terrain devant le FLN, à s'investir davantage, surtout que le renouvellement partiel du Sénat a été, dans l'optique du RND, un facteur encourageant. Et c'est le premier responsable qui se charge de mobiliser les troupes, de les organiser dans la perspective des prochaines législatives et locales. Aussi écarte-t-on l'éventualité d'un report de ces élections comme l'a souhaité un parti membre de l'alliance présidentielle. “Ils veulent le report de ces élections parce qu'ils ne sont pas prêts, et ils n'ont pas encore réglé leurs problèmes internes”, a expliqué un responsable du RND. L'allusion au FLN est claire puisque c'est Belkhadem qui a évoqué la possibilité d'un ajournement pour la fin de l'année des élections, alors que le ministère de l'Intérieur en a fixé les dates. Le RND tentera alors d'imprimer un rythme plus accéléré au travail de terrain pour prendre une longueur d'avance sur les autres partis. Cela d'autant que ses alliés et concurrents, le FLN et le MSP, semblent très préoccupés par les questions internes. Ouyahia avait d'ailleurs promis des surprises. Seront-elles au rendez vous de 2007 ? Djilali B.