Les résultats des élections sénatoriales ont donné raison à la stratégie du RND, qui a réussi à gagner 20 sièges grâce à son alliance avec le Parti des travailleurs, tandis que le FLN, qui misait sur une trentaine de nouveaux élus, n'en a obtenu que 22 dont 3 se sont présentés à titre indépendant du parti après avoir été recalés aux primaires. Le collège des grands électeurs, formés par quelque 7 000 élus aux APC et APW, ont voté, mardi, sur les titulaires des 48 sièges, laissés vacants au Conseil de la nation, en vertu du renouvellement par moitié de la composante de l'institution. Les résultats de ce scrutin ont assurément conforté le Rassemblement national démocratique dans sa conquête des sièges, en lui permettant de grossir les rangs de son groupe parlementaire dans la deuxième Chambre du Parlement par vingt nouveaux sénateurs. Ce qui lui fait un total de 32 membres au Sénat. Il a ainsi amélioré considérablement le score qu'il a réalisé en 2006, en ne gagnant que 12 sièges. Son alliance avec le Parti des travailleurs a été, en fin de parcours, parfaitement gratifiante. Dans un communiqué rendu public dans la soirée de mardi, la direction du parti présidé par Ahmed Ouyahia s'est félicitée “des résultats très positifs, réalisés lors des élections tenues mardi pour le renouvellement partiel des membres élus du Conseil de la nation et qui sont au-delà des prévisions”. Elle a estimé que cette victoire est à mettre sur le compte du choix de “ses candidats parmi les plus crédibles et les plus performants, tant du point de vue du militantisme que de la popularité”, mais aussi de la discipline dont ont fait preuve ses élus et ceux de ses alliés en respectant la consigne de vote de leurs états-majors. Selon Miloud Chorfi, porte-parole du parti joint hier par téléphone, le RND introduira des recours à El-Bayadh et Ouargla, où le vote a été entaché d'irrégularités, selon le constat fait par des responsables du Rassemblement. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a, en effet, précisé que les résultats finaux des élections sénatoriales seront proclamés par le Conseil constitutionnel dans les 72 heures. Les candidats et les partis, en lice pour ce scrutin, disposent d'un délai de 24 heures, conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral, pour introduire un recours auprès de l'institution présidée par Boualem Bessaïeh. Le FLN, qui a fait face à de nombreux cas d'insubordination lors des primaires, n'est pas parvenu à concrétiser ses objectifs, c'est-à-dire préserver sa large majorité dans la Chambre haute. Sur la trentaine de sièges qu'il escomptait gagner, il n'en a obtenu que 22. Encore, il devrait compter, probablement, sans trois nouveaux élus, qui se sont présentés aux sénatoriales sous la bannière du Front, après avoir été recalés aux primaires. Dans la nouvelle configuration du Conseil de la nation, il distancera de peu le RND (moins de dix sièges les séparent). Le MSP se maintient dans les mêmes proportions, avec ses deux nouveaux élus. Il en est de même pour le RCD qui n'est sorti vainqueur que dans une seule wilaya et les indépendants, tandis que le FNA renforce quelque peu sa présence au Sénat en s'adjugeant deux nouveaux sièges. Les nouveaux membres élus du Conseil de la nation seront installés au début du mois de janvier, dès qu'ils seront rejoints par les 24 personnalités qui seront désignées par le président de la République dans le tiers bloquant. Pour rappel, le Sénat est composé de 144 membres. 96 sont élus au suffrage universel indirect et les 48 autres sont désignés par le président de la République. Sa composante est renouvelée, par moitié, chaque trois ans, car les sénateurs remplissent un mandat de six ans.