Le parti d'Aït Ahmed recommande à ses élus locaux de boycotter les élections sénatoriales du 29 décembre prochain. Dans une note adressée à ces derniers, dont nous avons obtenu une copie, la direction du parti leur demande de ne pas prendre part à cette élection sous aucune forme. « Afin d'éviter les incompréhensions susceptibles d'induire en erreur nos élus, le parti recommande à l'ensemble des élus au niveau des Assemblées populaires communales (APC) et des Assemblées populaires de wilaya (APW) de ne pas participer à cette élection sénatoriale. Ne pas voter lors de cette élection, ne pas se porter candidat, ne pas voter en faveur d'aucun candidat et ne pas délivrer de procuration de vote », demande la direction du parti de Hocine Aït Ahmed dans son document, en rappelant que la décision de boycott a été entérinée par le dernier conseil national extraordinaire. Le FFS, qui boycotte le Parlement depuis 2002, estime que les sénatoriales ne sont qu'une formalité supplémentaire qui « renforcera le dispositif mis en place par le pouvoir ». « Il n'échappe à personne que ce renouvellement partiel du Sénat n'est qu'une procédure de renforcement du dispositif politique du pouvoir. Ignorant les préoccupations de la population, cette institution est devenue le lieu où se côtoient les réseaux clientélistes du pouvoir et les cercles maffieux d'intérêts », commente la direction du FFS. Le plus vieux parti de l'opposition renouvelle, dans la foulée, son appel à un changement radical : « Pour le FFS, la fidélité aux devoirs de vérité, de pédagogie et de lucidité exige de chacun de nous que l'on reste engagé pour le changement radical, pacifique et démocratique des institutions. L'attitude de boycott de cette énième fourberie institutionnelle relève du courage, de la cohérence et de la rigueur politique. » Le parti réitère « son engagement à se positionner aux côtés de la population ». « Nous demeurons attachés à ses valeurs et à notre engagement pour que soient réalisés les objectifs pour lesquels tant de sacrifices ont été consentis », ajoute le même document. La polémique FFS-PT s'installe Le FFS ne veut pas laisser passer les critiques que lui a adressées la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. « Elle dit que Karim Tabbou ignore l'histoire de son parti. Peut-être que j'ignore une partie de l'histoire de mon parti, mais je n'ignore pas l'histoire de la lutte ouvrière et les mouvements de gauche. A travers le pacte signé avec le parti qui est responsable de toutes les peines des travailleurs algériens, Louisa Hanoune a fait la honte des mouvements de gauche », déclare le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou. Estimant que la première dame du PT « est à la recherche d'un poste de travail au sein du régime », Karim Tabbou l'invite à rendre public « le coût du pacte conclu avec le RND ». « Elle fera mieux de nous dire combien a coûté le pacte signé avec le RND », lance-t-il. Sur la question de l'alliance FFS-PT à l'occasion de la réunion de San'Egidio (contrat de Rome de 1994), l'orateur affirme que le FFS n'a pas changé. « C'est là où réside l'escroquerie politique. Louisa Hanoune a profité de l'image d'un grand homme comme Hocine Aït Ahmed pour avoir une valeur et traiter par la suite avec le pouvoir. Quelle fin tragique d'un parti ! », déclare-t-il. Lors d'une conférence de presse qu'elle a animée, lundi dernier, Louisa Hanoune avait traité le premier secrétaire du FFS de « jeune sénile qui ne connaît pas l'histoire de son parti ». « Le premier secrétaire national du FFS est atteint de sénilité politique, alors qu'il est jeune. Nous avons déjà fait des accords avec le FFS », avait-elle dit en réaction à la critique faite par Karim Tabbou à son parti sur la question de l'annonce de son soutien au RND en prévision des sénatoriales.