La nouvelle majorité démocrate au Congrès américain a accueilli avec froideur la main tendue du président Bush, un républicain nourri dans le néo-conservatisme le plus extrême. L'appel de Bush à travailler ensemble sous son panache pour sortir du guêpier irakien n'a pas été entendu. Les démocrates ont été sans pitié contre lui. La nouvelle majorité démocrate au Congrès américain a accueilli avec froideur la main tendue du président Bush, un républicain nourri dans le néo-conservatisme le plus extrême. Les démocrates lui ont promis des bâtons dans les roues, exigeant un changement immédiat de politique pour permettre aux forces américaines de quitter l'Irak “prochainement”. La majorité du pays ne soutient plus la guerre en Irak, pas plus que la majorité de nos militaires, devait répondre sèchement au président Bush le sénateur Jim Webb, s'exprimant au nom des démocrates. Le sénateur a été jusqu'à accuser le président des Etats Unis d'avoir lancé le pays en guerre “imprudemment” ! Ces échanges très acerbes à l'occasion du discours sur l'état de l'Union, un acte solennel dans le système politique américain, sont révélateurs d'une cohabitation qui sera très mouvementée entre le Congrès et le président Bush aux prises avec un scepticisme généralisé qui a gagné jusqu'au cœur de son parti républicain. La commission des Affaires étrangères du Sénat a menacé de lui infliger un sévère désaveu en adoptant un projet de résolution, certes, non contraignante mais dénonçant ouvertement le déploiement décidé par lui de 21 500 militaires supplémentaires en Irak. Au moins 5 républicains influents, y compris le très respecté John Warner, ex-président de la commission des Forces armées, s'étaient déclarés, hier, prêts à joindre leurs voix à celles des démocrates pour condamner l'initiative présidentielle. Derrière ce bras de fer à propos de l'Irak se profile également la prochaine élection présidentielle (2008). Plusieurs candidats à l'investiture démocrate, dont Hillary Clinton, sénatrice de New York, épouse du prédécesseur de Bush, n'arrêtent pas de tomber à bras raccourcis sur le président américain. L'étoile montante des démocrates, un autre candidat à la présidentielle, Barack Obama, a vertement dénoncé la logique erronée du président ! La guerre en Irak constitue le thème de prédilection de tout l'anti-Bush, qui, se contentant de recenser les échecs du président, ne présente pas d'alternatives. Bush, qui a réclamé mardi soir un soutien plus fort à sa politique irakienne en mettant en garde contre les conséquences funestes de l'échec, devait ouvrir son discours par un hommage appuyé à Nancy Pelosi, l'intraitable patronne du Congrès. Le président américain a encore recouru à sa logique sur le terrorisme qui, a-t-il averti, se poursuivra longtemps après qu'il aura laissé la place à d'autres. Il n'a pas arrêté de marteler qu'il est important pour les républicains et démocrates de travailler ensemble pour que la nation américaine sorte victorieuse. D. Bouatta