Bush est déterminé à mettre en œuvre son nouveau plan sur l'Irak, en dépit de l'opposition de la nouvelle majorité démocrate au Congrès qui envisage de le condamner et de tenter de le bloquer dès jeudi, lorsque la secrétaire d'Etat, Condolezza Rice, passera demain devant les sénateurs pour défendre la nouvelle feuille de route pour l'Irak de l'administration et pour solliciter de nouvelles rallonges budgétaires. La nouvelle stratégie de Bush est fondée sur l'envoi de plus de 20 000 militaires américains pour renforcer les 132 000 déjà déployés sur le terrain. Le président américain est resté de marbre devant les mises en garde des démocrates, les condamnations de l'opinion internationale et les interrogations de sa propre famille politique. Dans un entretien à la chaîne CBS, Bush, interrogé sur le fait de savoir s'il pensait avoir l'autorité d'envoyer davantage de troupes sans le soutien du Congrès, a rétorqué : “Je pense que dans cette situation, je peux ; et je peux comprendre que le Congrès essaye de m'en empêcher... Mais j'ai pris ma décision. Nous allons de l'avant.” Son plaidoyer n'est un échec en Irak renforcerant, ipso facto, la position de l'Iran qui, à ses yeux, représente une menace significative pour la paix mondiale. À l'argumentaire de Bush, le vice-président Dick Cheney a adjoint un autre : la menace du chef du réseau d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden. “Ben Laden, selon le second de Bush, ne pense pas qu'il peut nous battre. Il pense qu'il peut nous amener à partir. Il pense qu'après la Somalie et le Liban, les Etats-Unis n'auront pas le courage pour une guerre longue, et l'Irak est le champ de bataille actuel principal dans cette guerre.” Les deux premiers responsables américains demeurent convaincus que les Etats-Unis gagneront cette bataille. La nouvelle stratégie de Bush a provoqué une levée de boucliers au Congrès qui menace de soumettre au vote un texte de loi pour arrêter le nouveau plan qui, selon les observateurs, perpétue le statu quo. Le problème est que les démocrates n'ont pas d'alternative pour sortir honorablement du guêpier irakien. D. Bouatta