Moins d'une semaine après la déculottée des républicains aux élections parlementaires, le président Bush consulte la classe politique américaine pour tenter de trouver un arrangement sur une solution en Irak. Les désaccords dans le Congrès, repris en main par les démocrates, font rage entre la nouvelle majorité et les républicains. Le président américain a rencontré hier les nouveaux dirigeants du Sénat, également démocrates. Bush a promis d'apaiser les querelles entre son parti et l'opposition démocrate d'ici à lundi prochain, date à laquelle il devrait s'entretenir avec des personnalités américaines de premier plan, d'anciens responsables et des lobbyistes, susceptibles de proposer un changement important de politique en Irak. Le président américain devra auparavant rencontrer les membres du "Groupe d'étude sur l'Irak", formé à l'initiative du Congrès pour évaluer la situation en Irak et faire des propositions, a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow. Ce groupe, réputé indépendant et conduit par l'ancien secrétaire d'Etat, James Baker, et l'ancien parlementaire démocrate, Lee Hamilton, devrait présenter le fruit de son travail. C'est-à-dire l'ébauche d'un véritable calendrier pour le retrait progressif des forces américaines stationnées en Irak. Bush, qui avait ignoré les travaux de ce groupe, affirme, depuis la victoire des démocrates aux Congrès et au Sénat, qu'il est ouvert à toutes les idées et à toutes les propositions. Il s'est même dit pressé de voir les conclusions du Groupe, comme l'est la majorité de ses électeurs républicains gagnés par l'inquiétude devant la persistance des violences, et l'absence de perspective en Irak pour un rétablissement de la stabilité et un retrait américain. James Baker et son coéquipier démocrate estiment remettre des conclusions définitives d'ici à la fin de l'année, où sera proposer un retrait graduel d'Irak, dès le début de 2007, et l'ouverture de discussions avec l'Iran et la Syrie, les deux voisins et les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, pour aider à restaurer la stabilité. Bush a fini par reconnaître que l'Irak avait fortement contribué à la défaite de ses amis républicains aux élections de mardi, qui ont bouleversé la donne politique en redonnant la majorité à la gauche dans les deux chambres du Congrès, pour la première fois depuis douze ans. Lui-même a ouvert la porte à une nouvelle politique irakienne en se débarrassant de son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, le visage d'une guerre impopulaire qu'il a remplacé par Robert Gates, réputé comme un pragmatique, mais aussi un critique de la conduite de la guerre. Gates a lui-même travaillé avec le Groupe de James Baker. Bush est tout miel avec la future présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et Harry Reid, prochain patron du Sénat, deux démocrates qui entrent en fonction en janvier 2007. Bush a tous les pouvoirs d'un régime présidentiel mais pour financer ses projets, il doit nécessairement passer par le Congrès et le Sénat. D. Bouatta