Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a vivement fustigé les instances sportives internationales, hier, à l'occasion du lancement de l'Année internationale du football africain à Addis-Abeba, tout en rendant un vibrant hommage aux footballeurs africains. “Cette cérémonie nous donne l'occasion de rendre un hommage, appuyé et mérité, à l'ensemble des footballeurs africains. Elle nous permet d'examiner l'état de ce sport à la fois populaire et sacralisé, mais elle nous enjoint aussi de remédier aux inégalités frappantes liées au système international qui régit actuellement le sport d'élite”, a déclaré le chef de l'Etat dans son allocution. Ajoutant que les règles et pratiques internationales en vigueur “sont nettement défavorables à l'Afrique et entravent le développement du sport en général et du football en particulier”, a regretté le président de la République. Et pour mieux étaler ses dires, le chef de l'Etat rappelle à l'assistance la mauvaise aventure de l'équipe nationale algérienne lors du Mondial espagnol en 1982. “Le football algérien demeure marqué par l'épopée de la Coupe du Monde de 1982, ancrée dans les mémoires et les consciences des footballeurs. Certains protagonistes ont reconnu récemment la triche organisée entre Européens aux dépens de l'équipe nationale de l'Algérie, sans que la Fifa ne s'en émeuve particulièrement. Plus de vingt ans après, la nouvelle fait encore, et à juste titre, sensation”, dira encore le Président. Récemment, deux anciens des sélections allemande et autrichienne à savoir le défenseur allemand Briegel et l'attaquant autrichien Schnaker ont reconnu que leurs deux équipes ont triché pour éliminer l'Algérie aux dépens de l'Allemagne. Le chef de l'Etat a aussi fait part des efforts menés par l'Algérie pour le redressement du sport en général et du football en particulier à commencer par la révision du système de financement. Le président de la République n'a pas manqué de rendre un vibrant hommage aux différents sportifs et autres footballeurs africains qui font les beaux jours des grands clubs européens à l'instar de Noah, Zidane et Weah. “L'Afrique peut légitimement s'enorgueillir, et même revendiquer, ses nombreux ressortissants qui se distinguent dans les championnats étrangers, notamment européens. Globalement ce sont plus de 600 Africains qui font les beaux jours de prestigieux clubs européens”, a-t-il dit, tout en dénonçant le racisme l'ingratitude dont sont victimes les joueurs. “Les comportements racistes et discriminatoires dont sont victimes les joueurs africains sur certains terrains étrangers. Ces dignes fils de l'Afrique ont participé à la renommée de leurs pays adoptif ou d'accueil, qui bien souvent deviennent ingrats sitôt la fin de leur contrat”, a-t-il fait remarquer. “Combien de commentateurs sportifs, avons-nous entendu rappeler l'origine africaine des sportifs après une défaite et l'ignorer superbement dès la victoire. Noah, Zidane, Weah et tant d'autres véritables héros ont, à maintes reprises, essuyer ce très peu digne traitement”, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le chef de l'Etat, tout en montrant tout le soutien de l'Algérie pour l'Afrique du Sud à l'occasion de la Coupe du monde 2010, a appelé ses homologues africains à encourager les Jeux africains que s'apprête à accueillir notre pays. “Elle peut compter sur notre coopération fraternelle pour le succès de cet événement mondial qui permettra de montrer combien nos pays sont engagés dans la bataille du développement et mettra en évidence, en particulier, les immenses efforts et les moyens, financiers et humains, déployés dans le domaine du sport, et singulièrement pour le football”. Enfin, le chef de l'Etat précise que les démarches que vont entreprendre les pays africains dans leur redressement du sport globalement et du football en particulier, répondent à des critères de développement, insistant sur le respect des diversités. “Notre démarche se veut résolument tournée vers la pleine intégration du sport, dont le football dans la stratégie globale du développement humain visant l'édification d'un monde de paix, de compréhension mutuelle, et de respect des diversités.” Chérif M.