La Cour pénale internationale (CPI) estime qu'elle dispose de suffisamment de preuves pour juger un chef de milice congolais, ouvrant la voie au premier procès organisé devant cette instance de justice internationale créée en 2002. Thomas Lubanga est poursuivi pour avoir recruté des enfants soldats pendant le conflit de 1998-2003. Au plus fort du conflit, jusqu'à 30 000 enfants auraient été enrôlés de force par différents groupes armés en lutte sur le territoire de l'ex-Zaïre. D'après l'ONU, il y en a dix fois plus à travers la planète. Le CPI a annoncé l'ouverture d'autres procès visant des membres de l'Armée révolutionnaire du Seigneur (LRA), mouvement de rébellion ougandais, et des suspects impliqués dans le conflit au Darfour. Cour indépendante permanente devant laquelle sont jugées les personnes accusées des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale (génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre), la CPI instruit les dossiers à la demande d'un Etat signataire du traité qui l'a mise en place ou du Conseil de sécurité des Nations unies. Les Etats-Unis, qui s'étaient fermement opposés à la création de ce tribunal, craignant qu'il ne soit utilisé pour poursuivre leurs soldats ou leurs ressortissants, paraÎt hostile. Leur ambassadeur à l'ONU s'est ainsi abstenu lorsque le Conseil de sécurité a saisi la CPI au sujet du Darfour. D. B./Agences