La configuration de la future législature, qui s'ouvrira à l'issue des élections législatives de mai prochain, est jugée différemment selon la couleur politique des députés de l'Assemblée nationale. “La prochaine législature sera idem à celle qui tire à sa fin”. C'est ce que pense Abdelhak Boumechra du Mouvement de la société pour la paix (MSP), arguant qu'“il y a des indices qui plaident en faveur de cela”. La raison du statu quo est encore une fois imputée “au système politique actuel qui n'a pas la volonté de changer”, note le parlementaire de la formation d'Abou Djerra Soltani. Plus précis, Boumechra indiquera qu'“il y a la concentration du pouvoir entre les mains de la présidence de la République, il y aura donc toujours une mainmise sur l'Assemblée populaire nationale et les assemblées locales élues, qu'il s'agisse des APC ou des APW”. Même sentence et même ton pessimiste du côté du Mouvement de la réforme nationale de Djaballah. “La prochaine législature sera identique à la précédente selon toute vraisemblance”, estime Miloud Kadri, le président du groupe parlementaire MRN. Toutefois, le représentant du parti de Djaballah souhaite que la prochaine Assemblée populaire nationale soit à tout le moins “multipartisane”. “S'il y a des élections transparentes et crédibles, on aura une véritable opposition non pas à l'image de celle que nous avons actuellement, où Louisa Hanoun du Parti des travailleurs ne fait pas de l'opposition véritable, mais plutôt une opposition dans la forme et même le président de la République la cite en exemple et la complimente à chaque fois”, dit-il. Dans ce cadre, si le Parti des travailleurs, par la voix de son président de groupe parlementaire, Djelloul Djoudi, dit ne pas “imaginer la prochaine législature en matière de majorité ou de minorité”, le RND et le FLN, de leur côté, se voient comme partis majoritaires. “La prochaine législature sera importante parce que la majorité parlementaire sera détenue par le FLN”, dira Dadouaâ Layachi, président du groupe parlementaire FLN. “Nous aurons un nombre important de députés, car nous n'avons pas d'alternative puisque nous sommes ceux à même de conduire la destinée de ce pays”. C'est pratiquement le même propos du président du groupe parlementaire RND, Miloud Chorfi, indiquant que “la prochaine législature est importante puisqu'elle signera un retour en force du RND qui reprendra sa place d'antan à l'Assemblée populaire nationale”. N. M.