Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, l'invité du Forum de l'ENTV, n'a pas tranché ses réponses. Il a donné l'impression de vouloir éluder les questions brûlantes de l'heure, puisque, à chaque fois qu'un journaliste l'interpelle sur un sujet précis, il s'embrouille dans ses dossiers sans donner une réponse convaincante. D'ailleurs, il a d'emblée insisté pour dire que “je ne suis pas le ministre du football”, histoire d'éviter les questions embarrassantes qui touchent au football, notamment les relations FAF-MJS qui ne sont guère au beau fixe. Le professeur Guidoum a évité avec subtilité les questions chaudes : “Je ne réponds pas à cette question, car elle ne mérite pas d'être traitée.” Le téléspectateur, qui s'attendait à des scoops de la part de celui qui a nettoyé le secteur de la santé durant son mandat à la tête de ce ministère entre 1995 et 1999, est resté sur sa faim. La fameuse réplique “tu es viré”, à l'encontre des médecins et des infirmiers, n'a pas été reprise contre les gestionnaires du secteur de la jeunesse et des sports. “Je n'ai pas l'habitude de regarder ces forums, mais comme c'était Guidoum, je me suis mis dès 20h devant ma télé, pour assister en direct au déballage de ce secteur. Hélas ! il n'y avait rien à se mettre sous la dent, j'étais très déçu”, nous dira ce cadre du sport qui avait grand espoir dans le passage de Guidoum à ce forum. Abordant la politique générale de son département, il dira : “L'Etat consacre d'importants moyens financiers au sport, mais c'est l'élément humain qui constitue souvent une entrave à son développement. Le mal que vit le mouvement sportif national ne relève pas d'un manque de moyens matériels mais il s'agit plutôt d'une défaillance de l'élément humain qui n'a pas su utiliser ses ressources à bon escient.” Il cite à titre d'exemple la Fédération d'athlétisme qui a bénéficié de plus de 380 millions de dinars en cinq ans, et le nombre d'athlètes licenciés dans cette discipline qui ne dépasse pas les 12 000. À la question de son revirement à propos de certaines décisions prises contre la FAF, Guidoum explique : “Si j'ai fait cela, c'est uniquement dans l'intérêt du sport algérien. Il faut focaliser sur les véritables problèmes du secteur et non sur des détails dont on peut se passer”. Il met l'accent notamment sur le problème de la formation des entraîneurs où l'on relève des dysfonctionnements. Selon le ministre, 7 000 entraîneurs ont des diplômes sans formation et 3 915 exercent sans diplôme dont 1 117 dans la discipline football. Cette situation dans le domaine de la formation “nous a contraints à ramener des experts dont l'Allemand Peter Schnittger qui a pour mission de former et recycler nos entraîneurs de football. L'absence d'école de formation est l'autre inconvénient”. Interrogé sur les relations entre les fédérations nationales et les instances internationales, le ministre a souligné que ces dernières “doivent tenir compte des spécificités des pays et respecter leur souveraineté, notamment en Afrique où le financement du sport est assuré par les pouvoirs publics”. Ce sont là les grands axes développés, mais qui n'ont guère emballé la classe sportive restée sur sa faim. R. A.