Le ministre de la Jeunesse et des Sports estime que le sport algérien a besoin d'être moralisé. «Nous n'avons aucun problème avec la FIFA. Si problème il y a, il est petit et il sera résolu entre nous, Algériens, au seul profit du football algérien». Le moins que l'on puisse dire est que le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum, a changé de ton en ce qui concerne le problème de la Fédération algérienne de football menacée de suspension par la FIFA si elle ne tient pas son assemblée générale le 22 décembre prochain. Intervenant, hier après-midi, lors du forum de l'ENTV dont il était l'invité, le ministre n'a pas, contrairement à sa sortie médiatique de lundi dernier à Blida, fait référence à l'obligation qui était faite à la FAF de mettre ses statuts en conformité avec le nouveau décret exécutif relatif aux fédérations sportives avant le 22 décembre. C'est là une nouveauté et on devrait en savoir plus à l'issue de la réunion qu'il tiendra aujourd'hui avec M.Mohamed Raouraoua, le président de la FAF. Une réunion qu'il juge opportune indiquant qu'«il n'a de problème ni avec la FAF, ni avec le COA, ni avec aucune autre fédération sportive». Même s'il avait pris le soin, lors de son allocution d'ouverture, de demander aux journalistes présents d'éviter de le mener dans des questions essentiellement tournées vers le football («je ne suis pas le ministre du football», dira-t-il à ce sujet), M.Guidoum a été forcé de se «jeter» dans le monde du ballon rond parce que l'actualité sportive a été dominée par lui et par l'annonce de la FIFA. Dans la plupart de ses interventions, le ministre s'est arrangé pour ne pas répondre aux questions qui lui étaient posées. Quand on lui parlait d'infrastructures, il répondait sur les pelouses des terrains, quand on évoquait les salaires des joueurs, il parlait du cumul de fonctions. Une tactique qui a désarçonné les journalistes et que l'on a eu du mal à suivre. On a, cependant, remarqué que le constat qu'il a fait du football rejoint en bien des points celui fait par M.Raouraoua lors de la dernière AG ordinaire de la FAF. Entre autres, que cette discipline subit de plein fouet l'absence d'une réelle politique de formation, que pour 4 catégories de jeunes il n'y ait que deux entraîneurs confirmant en cela un déficit criant en la matière, un déficit difficile à comprendre lorsque le ministre annonce que «1079 cadres spécialisés en football sont au chômage». Pour M.Guidoum, tout ce qui se fait dans le sport se fait pour les jeunes, ces jeunes dont ils accusent des gens de vouloir les marginaliser et de ne pas leur donner les moyens de s'épanouir. «80% des subventions allouées aux associations de jeunes vont aux administratifs. C'est là une situation qui ne peut plus durer» martèlera le ministre qui fera part de sa volonté de redynamiser le sport à l'école (« un lycée sportif sera érigé à Blida après celui de Draria »), mais aussi à l'université («on ira vers la création d'une université du sport et la première sera établie à Oran»). Le ministre a également été interpellé sur les Jeux africains que notre pays accueillera en 2007. A ce sujet, M.Guidoum nous apprendra que les campus universitaires d'Alger vont être réquisitionnés pour servir de village olympique qui hébergera les 12.000 sportifs que la capitale attend. Il s'est d'autre part attaqué aux président de ligues du football dont il a dit «qu'ils ne font pas partie de sa famille» ajoutant «ils finiront par partir». Il s'en est enfin pris au monde des adultes «qui ne sait pas gérer les affaires de la jeunesse parce que cette jeunesse est plus créative et plus éveillée qu'eux», indiquant que «le sport algérien a essentiellement besoin d'une grande politique de moralisation».