Le ministre, peut-être inconsciemment, s'est trop souvent éloigné du sujet sur lequel il venait d'être questionné. Invité, samedi soir, du forum de l'Entv, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Yahia Guidoum, ne nous a pas appris grand-chose. Disons que l'assistance, notamment les gens de la presse, qui s'attendait à ce qu'il donne plusieurs précisions sur de nombreux thèmes, est restée sur sa faim. Pendant une heure et demie, le ministre s'est contenté, essentiellement, d'énumérer les réalisations de son département, des choses que la majorité des gens connaissait et qu'il a constamment étalées lors de ses différentes rencontres avec les journalistes. Mais là où il a désorienté l'assistance présente sur le plateau, c'est lorsqu'il a éludé, sans doute inconsciemment, presque toutes les questions qui lui ont été posées. «Je ne suis pas le ministre du football» a-t-il répondu à un de nos confrères, lorsque celui-ci a soulevé les problèmes relationnels existant entre son département et la FAF. Mais, un peu plus tard, un autre journaliste s'est «permis» par des faits avérés, de démontrer qu'au contraire, le MJS s'occupait trop de football indiquant, après son constat: «Monsieur le ministre, j'ai la très nette impression que vous vous occupez du football et que votre position sur la question est trop changeante». Ce à quoi M.Guidoum répondra: «De grâce, cessons de parler de futilités. J'aurais aimé que vous me parliez de choses plus importantes comme la construction d'aires de jeu ou la formation d'entraîneurs. Je ne répondrai, donc, pas à votre question». C'est que tout au long de son intervention, le ministre n'a répondu que très rarement aux questions qui lui ont été posées. Par exemple, lorsqu'on l'a interpellé sur la manière dont l'assemblée générale élective de la Fédération algérienne d'athlétisme se préparait. Pour toute réponse, le journaliste a eu droit à des propos faisant état de ce que cette fédération a reçu comme argent de la part des pouvoirs publics et la raison qui aurait poussé M.Guidoum à suspendre ses dirigeants: «Nous avons donné d'énormes subventions alors que cette fédération ne gère que 12.000 licenciés». Il portera également un jugement très dur envers les acteurs du mouvement sportif national: «Ce mouvement a des dirigeants qui ne sont pas bons». Il ajoutera: «Le mal que vit le mouvement sportif national ne relève pas d'un manque de moyens matériels mais il s'agit plutôt d'une défaillance de l'élément humain qui n'a pas su utiliser ces ressources à bon escient.» Par ailleurs, on lui a demandé de dire pourquoi les prochains Jeux africains que l'Algérie va accueillir auront lieu dans les mêmes installations sportives où s'étaient déroulés les Jeux de 1978, le ministre a affirmé: «Mon pays ne peut pas construire un complexe olympique tous les 30 ans.» Il regrettera, concernant le football, que la formation soit délaissée. «Normalement, il faudrait que nos clubs utilisent 50% de leur effectif dans un groupe puisé dans leurs centres de formation. Je trouve anormal qu'on en arrive à recruter des joueurs africains qui, en fait, viennent prendre la place de joueurs algériens», a-t-il dit.