Désormais, l'acte de reconnaissance du statut d'agriculteur délivré par la Chambre nationale de l'agriculture sera exigé pour toutes demandes d'accès aux différents dispositifs d'aide et de soutien mis en place par les pouvoirs publics. Le président de la Chambre nationale de l'agriculture, M. Cherif Ould El-Hocine, a annoncé hier, lors du forum organisé par le quotidien El Moudjahid, que 24 819 exploitants agricoles ont été radiés des rangs de la profession à l'issue de l'opération d'identification lancée par l'organisme pour le compte du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Cette opération d'assainissement a permis de recenser 756 286 agriculteurs à qui il a été octroyé le statut d'exploitants agricoles en vertu du décret portant statut de l'agriculteur, promulgué récemment. L'acte de reconnaissance du statut d'agriculteur délivré par la Chambre nationale de l'agriculture permet aux concernés de figurer dans le fichier national et d'accéder ainsi aux différents dispositifs d'aide et de soutien mis en place par les pouvoirs publics. En effet, et selon M. Ould El-Hocine, cet acte de reconnaissance a une valeur légale, reconnue et exigée par les autorités publiques pour l'insertion de l'agriculteur dans tous les programmes du Plan national de développement agricole. Une fois ces immatriculations terminées, une autre opération de recensement, ciblant cette fois-ci les exploitations agricoles, a été entamée par la Chambre. Parmi les autres chantiers sur lesquels s'est penchée la CNA figurent notamment une opération d'identification du cheptel bovin et ovin national, l'importation massive de génisses gestantes destinées au renforcement du programme laitier, l'organisation des différentes filières agricoles et la labellisation des produits issus de l'agriculture. M. Ould El-Hocine a qualifié l'opération d'identification du cheptel d'“action d'envergure nationale visant à contrôler le mouvement du bétail à travers le territoire et à destination de l'étranger”. Toutefois, et afin de donner une véritable impulsion au programme de production de lait, une opération d'importation de 50 000 génisses gestantes chaque année sera effectuée sous l'égide du ministère de l'Agriculture et de la Chambre nationale de l'agriculture. La première étape de cette opération s'appuie, d'après l'orateur, sur les résultats d'une enquête d'identification lancée par les Chambres d'agriculture de wilaya et visant à sélectionner les éleveurs potentiels sur la base de critères stricts. Le problème de la pomme de terre ne pouvait, par ailleurs, échapper au débat avec le président de la CNA. M. Ould El-Hocine n'a pas pris de gants pour prendre à partie “les lobbys de la pomme de terre, de la semence de pomme de terre et de l'importation qui tentent de contrôler le marché et de l'avoir à leur guise”. Le président de la CNA, qui a précisé que le lobby s'est créé l'année dernière, a cependant indiqué que des mesures ont été prises pour faire face à ces agissements et arriver à réguler le marché. Pour lui, la crise de la pomme de terre n'a pas été provoquée par un problème de disponibilité puisque la production nationale couvre très largement la consommation. “La rente spéculative ne profite jamais ni à l'agriculteur ni au consommateur”, relève-t-il pour dégager la responsabilité des agriculteurs de ce qui s'est passé l'année dernière lorsque le prix de ce produit a dépassé des seuils intolérables. Sur un autre plan, le président de la CNA a considéré que le budget alloué au secteur agricole est loin d'être suffisant pour son décollage, estimant les besoins en investissement pour une véritable relance du secteur à quelque 10 milliards de dollars. H. SaIdani