Le président de la CNA a demandé au ministre de l'Agriculture d'intercéder auprès de son collègue du Travail, Tayeb Louh, afin de trouver une solution à ce problème. Le président de la Chambre nationale de l'agriculture, M. Chérif Ould El-Hocine, a révélé, hier, que le taux des agriculteurs affiliés à la Caisse nationale de Sécurité sociale des non-salariés (Casnos) n'a pas atteint 7%. “Sur les quelque 700 000 agriculteurs recensés, il n'y a environ que 30 000 qui sont assurés”, a-t-il précisé lors de la cérémonie de clôture des travaux de l'assemblée générale de la Chambre nationale d'agriculture, marquée par la présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, du secrétaire général du ministère, Abdesselam Chelghoum, et du secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Alioui. Selon M. Ould El-Hocine, l'une des raisons principales de cette désaffection des travailleurs de la terre réside dans le fait qu'ils ont pour la plupart un passif qu'ils n'ont pas pu assainir au niveau de la caisse en termes de cotisations. Ce qui fait que la caisse concernée leur réclame toujours le paiement des retards pour pouvoir de nouveau être assurés. Le président de la CNA a ainsi demandé au ministre de l'Agriculture d'intercéder auprès de son collègue du Travail, Tayeb Louh, afin de trouver une solution à ce problème. En réponse à cette doléance, M. Barkat a promis d'étudier le dossier avec le ministre du Travail qui, dit-il, ne peut être que sensible et compréhensif à cette question. Il s'agira donc de mettre en place un système à même d'inciter les agriculteurs à s'affilier au régime d'assurance pour les non-salariés. Le président de la CNA a, également, demandé, au nom des adhérents de son organisme, la recapitalisation de la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) de sorte à permettre à l'Etat de détenir des actions à hauteur de 51%. Jusqu'ici, la caisse appartient à ses sociétaires, en l'occurrence les agriculteurs. Cette proposition qui tend à sauver l'établissement apparemment, en butte à des difficultés compte parmi les recommandations établies par l'assemblée générale de la CNA. Parmi les chiffres livrés par le président de la CNA, on retient également celui lié à l'âge des agriculteurs affiliés à la chambre et qui avoisinent les 700 000. Si la catégorie des 20-60 représente, somme tout à fait normale, la majorité des adhérents, celle des plus de 60 ans est à mettre en exergue. Ils sont environ 200 000 agriculteurs et éleveurs à avoir un âge dépassant les 60 ans pendant que les 20-60 ans sont au nombre de près de 450 000. C'est donc plus du quart des agriculteurs et éleveurs algériens qui sont en âge de partir à la retraite, mais qui continuent à travailler. Pour le ministre de l'Agriculture, le prochain recensement général de la population et de l'habitat (Rgph) permettra d'avoir des statistiques plus ou moins proches de la réalité concernant cette corporation. Dans une allusion aux articles de presse traitant de certains scandales qui ont émaillé son secteur ces dernières années, M. Barkat a rétorqué que “les succès” réalisés par son département “ont dérangé beaucoup de gens”. Il a relevé que le budget alloué à son secteur par les pouvoirs publics n'a pas dépassé pour 2008 les 2%, alors qu'il avait atteint 4% depuis quelques années. Le ministre a, par ailleurs, assuré que l'Algérie “est capable d'arriver à satisfaire ses propres besoins en lait et en céréales”. Il a annoncé, à ce propos, que son département mettra prochainement en place un dispositif d'encouragement à la création de mini-laiteries dans les régions du sud du pays. “Le ministère apportera un soutien et prendra en charge le transport de la poudre de lait vers ces régions”, promet-il, tout en indiquant qu'un autre dispositif d'aide aux producteurs de pomme de terre sera mis en place pour la réalisation d'espaces de froid et de stockage pour les surplus de production. H. SaIdani.