Dans le cadre du remboursement des dettes détenues par les sociétés françaises auprès d'importateurs algériens, qui ont contracté des prêts au sein de la banque Khalifa dissoute, la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex) a pris en charge un montant de 120 millions de DA. Un accord a été signé dans ce sens entre la Cagex et la Coface. Ces deux organismes estiment que l'importateur algérien doit rembourser ses dettes à son fournisseur français quand bien même il aurait déjà payé la banque Khalifa dissoute. La compagnie algérienne est en train de discuter avec ces opérateurs afin de les convaincre de payer les entreprises françaises. Car, l'exportateur français soutient mordicus que sa relation avec l'importateur algérien est purement commerciale et, par conséquent, c'est à ce dernier de le payer et non pas au liquidateur de la banque dissoute. Certains de ces importateurs avouent qu'ils ont déjà payé la banque et, de ce fait, ne veulent plus payer une deuxième fois le fournisseur. D'autres déclarent carrément qu'ils n'ont plus de quoi s'acquitter de ces dettes car tout leur argent est perdu avec la disparition de la banque. Devant une telle situation, la Cagex et la Coface discutent l'éventualité de recourir à la justice pour régler ce problème. Cet état de fait pose ainsi la problématique de l'assurance des opérations d'importation ou d'exportation. Une majeure partie des exportateurs n'a pas la culture de l'assurance dans l'exercice de leurs activités. Ils pensent que cette action est une perte d'argent. C'est le constat établi hier par le président de la Cagex, M. Tariket, au cours d'une émission sur la radio Chaîne II. Les exportateurs doivent, selon lui, considérer au contraire cette assurance comme un investissement, voire une épargne dont ils bénéficieront pour faire face à d'éventuels risques d'interruption de marché, de fabrication, de crédit ou de non-paiement par les acheteurs privés ou publics, et le non-rapatriement de matériels et produits exposés. Ce manque d'intérêt pour l'assurance est dû, avouera le président de la Cagex, entre autres, aux banques qui n'ont pas sensibilisé suffisamment les exportateurs sur cette activité. La Cagex aussi n'a pas consenti, ajoutera-t-il, des efforts de marketing pour une meilleure sensibilisation des opérateurs. “L'assurance demeure un élément important dans l'économie nationale”, relèvera-t-il. Pour M. Tariket, il existe 400 importateurs dont 250 seulement sont réguliers. Seuls 30 à 50 d'entre eux travaillent avec la Cagex. Par ailleurs, les exportations hors hydrocarbures ont, soulignera-t-il, stagné en 2006. Pour rappel, la Cagex est régie, entre autres, par l'article 4 de l'ordonnance 96/06 du 10 janvier1996 qui dispose que l'assurance-crédit à l'exportation est confiée à une société chargée d'assurer pour son propre compte, et sous le contrôle de l'Etat, les risques commerciaux. Et pour le compte de l'Etat, sous son contrôle, les risques politiques, de non-transfert et ceux des catastrophes naturelles. La Cagex est une société par actions dotée d'un capital social de 450 000 000 DA, réparti à parts égales entre les actionnaires (banques et assurances). Ses missions concernent l'assurance-crédit export (couverture des risques nés de l'exportation), le crédit domestique (crédit interentreprises, crédit à la consommation), l'assurance foires, la vente d'informations économiques et financières, le recouvrement de créances et la coassurance et la réassurance. La Cagex facilite aussi le financement des exportateurs et offre ses garanties, y compris pour les banques. Badreddine K.