En dépit des mesures prises pour encourager les ventes de produits algériens à l'étranger, les exportations hors hydrocarbures restent insignifiantes. Selon les derniers chiffres du Conseil national des statistiques douanières établis sur le mois d'avril 2009, les exportations hors hydrocarbures ne dépassent pas les 2,5% des ventes globales de l'Algérie à l'étranger. Bien au contraire, elles ont enregistré une régression par rapport aux statistiques des trois dernières années qui font état d'une progression de 30% des exportations hors hydrocarbures. Une réalité reconnue par Djillali Tariket, directeur général de la Compagnie algérienne d'assurance et de garantie des exportations (Cagex), qui était, hier, l'invité de la chaîne III de la Radio nationale. Pour lui, ce ralentissement des exportations hors hydrocarbures ne s'explique pas par l'échec des politiques engagées pour booster les exportations mais par l'évolution du marché international dans cette conjoncture marquée par la crise financière mondiale "L'Algérie à l'instar de beaucoup de pays a subi les répercussions de la crise financière mondiale. Certains produits nationaux exportés auparavant ont connu une chute drastique de la demande sur le marché international doublé d'ailleurs, d'une chute des prix", a-t-il défendu. Et d'ajouter que sur les 800 exportateurs répertoriés par le Cnis, seulement 300 à 400 exportent régulièrement. Un chiffre très faible d'entreprises exportatrices qui ne représente, selon l'invité de la Chaîne trois, que 1%. L'impératif de l'Algérie aux yeux du P-DG de la compagnie est "de multiplier le nombre des sociétés exportatrices de façon à se place sur le gérant du marché mondial". Comment y parvenir, dans cette conjecture inconfortable et au moment où les financements sont beaucoup plus attirés par les importations que par les exportations. M. Tariket a avancé que sa compagnie a engagé un travail de coopération avec les banques pour la mise en place d'un dispositif qui va "assouplir les financement des exportations". Car, il fait que les banques exigent généralement des hypothèques et des garanties contraignantes pour les exportateurs. La Cagex, qui est une institution financière, par surcroît une garantie financière, envisage d'apporter sa garantie auprès des banques "Une garantie qui s'adresse directement aux banquiers". Le P-DG de la Cagex a déclaré que cette garantie sera d'un grand apport pour les exportateurs "il suffit de délivrer un contrat avec un argument de transfert au profit de la banque pour que le financement puisse s'opérer en 24h". Toujours dans le sillage de porter de l'avant les exportations algériennes hors hydrocarbures, et afin d'y impliquer les banques, M. Tariket a fait savoir que sa compagnie est sur le point de lancer deux produits d'assurance. En effet, il s'agit du lancement de l'assurance-crédit documentaire et l'assurance-crédit investissement. Deux nouveaux produits qui visent à la fois à diversifier le portefeuille de l'agence et à réduire pour les exportateurs les charges payables du mode de payement en usage actuellement par plusieurs exportateurs. "Nous avons constaté que la plupart de nos exportations sont soumises au mode de payement par crédit et nous avons également constaté que nos banques correspondent aux banques à l'extérieur, donc c'est toujours un banquier de premier choix, ce qui fait monter les enchères par les charges payables par l'exportateur". Revenant sur les primes à risque, M. Tariket a fait savoir que l'Algérie a révisé les primes qui étaient jugées excessives par le passé "il y a quelques années effectivement le prix n'était pas adapté aux facteurs de développement des exportations. Mais depuis des mesures ont été prises justement et nous avons réduit d'une façon substantielle nos prix à l'internationale et aujourd'hui nous sommes mieux que nos voisins maghrébins en terme de prime d'assurance". Pour lui ces prix sont relatifs, du fait que "des réajustements, explique-t-il, se font d'année en année pour les clients réguliers". Dans ce sens, le premier responsable de la Cagex a appelé les clients de son agence à se tenir à la régularité pour qu'ils puissent bénéficier des allégements sur la prime de risque. "Il faut qu'ils soient réguliers pour qu'on puisse leur amortir l'impact et l'effet global de la prime de risque". Enfin, M. Tarkat a reconnu le manque de la communication et de coordination dans la sphère de l'exportation nationale "on communique mal entre les exportateurs", a-t-il regretté. Pour y remédier à ces insuffisances il propose le consentement de beaucoup d'efforts dans la mise à niveau des entreprises d'exportation. Et pour combler le manque de coordination, le directeur se dit favorable à la mise en place d'un guichet unique pour les exportateurs. Mebarek B.
