L'exportateur algérien n'a pas de culture d'assurance Dans l'esprit de certains opérateurs économiques nationaux, s'assurer contre les risques à l'exportation est une opération qui gèle des capitaux sans retour d'intérêts. Invité lundi au Forum économique de la Radio nationale Chaîne II, M.Tariket Djillali, directeur général de la Compagnie algérienne d'assurances et de garantie des exportations (Cagex), s'inscrit farouchement en faux contre cette attitude qui, estime-t-il, nuit beaucoup aux échanges extérieurs. Il est impératif, a-t-il dit, qu'une normalisation poussée, notamment dans les domaines de l'environnement et de la protection des populations, soit étendue à toutes les entreprises exportatrices notamment après l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie, signé en septembre 2006. A ce propos, il indiquera que l'Algérie est classée toujours au même niveau entre 5 et 6. «Rien n'a changé, ni augmentation ni baisse constatées», a-t-il soutenu. Sur les 250 à 300 exportateurs réguliers, les autres étant occasionnels, qui existent selon lui, (d'autres sources affichent le nombre de 400 à 500), à peine une moyenne de 30 à 50 par an sollicitent les services de la Cagex, a déploré M.Tariket. L'équivalent de la Cagex existe dans tous les pays du monde et entretient des liens de coopération étroite. Ces caisses d'assurances, comme la Coface à Paris ou celles installées au Maghreb (Tunis, Rabat) et d'autres dans les pays islamiques, asiatiques et arabes du Golfe sont des institutions dotées de bases de données économiques indispensables pour mener à bien toute éventuelle enquête sur un importateur-client «mauvais payeur». Celui-ci, affirme Tariket, sera poursuivi juridiquement par la Cagex jusqu'à la régularisation en vertu de la bonne gouvernance devant régir toute compagnie d'assurances. En effet, l'assurance Cagex servira à payer l'exportateur à terme, ce qui implique une assurance-risque et elle remboursera l'assuré s'il y a défaillance de l'acheteur étranger. Le marché extérieur, note le directeur général de la Cagex, doit être animé par des experts-opérateurs sûrs et l'assurance repose sur le risque commercial et le risque politique, lesquels s'appliquent aux pays qui traversent une période instable peu propice au commerce, ce qui n'est pas le cas chez nous, a-t-il affirmé. Des «complications» sont toutefois survenues dans les années 2000-2002 pour les exportations vers l'Irak qui ont engrangé des sinistres-assurances de quelque 3 milliards de dinars auxquels a fait face le Trésor algérien, a précisé Tariket. L'invité du forum a, par ailleurs, estimé que les banques sont tenues de jouer leur rôle pour établir une meilleure confiance et qu'une sensibilisation aux bienfaits des assurances soit inculquée et bien assimilée dans l'intérêt de l'économie nationale tout en assurant l'apport bénéfique apporté par les assurances au financement des investissements. Répondant à une question relative à la perte financière par certaines entreprises françaises qui avaient déposé leurs fonds chez Khalifa Bank et qui demandent un «remboursement», Tariket a indiqué qu'il s'agit là de rapports bilatéraux qui entrent dans le cadre commercial. «Il n'y a aucune raison plausible pour que la Cagex ou la Coface interviennent auprès du liquidateur» cela étant des relations bilatérales entre les exportateurs et la banque dissoute.