Staouéli n'a pas encore voté son budget 2007, faute de quorum au sein de son APC. La crise perdure depuis mai 2006, lorsqu'un élu FLN avait été exclu de son poste de vice-président pour “manœuvres dilatoires”, appuie Saïd Bouifer, le maire de la commune et tête de liste FLN qui avait remporté les élections de 2002. La commune voit ainsi perturbé son programme de développement axé sur la construction d'infrastructures socioculturelles qui font défaut dans cette agglomération. Un groupe d'élus, six voix sur onze, a utilisé tous les subterfuges du code des APC pour empêcher le vote du budget. “Absences aux convocations, pour ne pas réunir le quorum, et interventions interminables pour reporter à chaque fois le vote à une date ultérieure”, précise le président de l'APC. Le scénario s'est répété à plusieurs reprises. Le wali délégué de la circonscription (Zéralda), pour sa part, écarte le danger d'un arrêt du fonctionnement de la commune, car des dispositions exceptionnelles lui permettent d'assurer la gestion du plan de développement de la commune. Le P/APC pourrait intervenir directement auprès de la recette communale pour le fonctionnement ordinaire de la commune. C'est prévu par le code communal. Le wali délégué, qui a saisi le wali d'Alger, espère, avec le P/APC, une intervention “énergique” du FLN pour mettre un terme aux dissensions qui paralysent une commune “sensible”. “La crise au sein de l'exécutif vise, aux yeux de Saïd Bouifer, l'arrêt des multiples projets engagés dans la rénovation du mobilier urbain et le développement des services publics pour hisser Staouéli à un rang de modèle, conforme à sa place privilégiée comme destination touristique de par ses restaurants et glaciers, sa proximité avec les plages de l'ouest algérois, ses hôtels de luxe, le Club-des-pins et son Palais des nations.” Le wali délégué s'interroge sur de tels agissements au moment où la région entière change de visu du jour au lendemain, “grâce à l'application du programme du président de la République”. Le P/APC livre deux éléments de réponse à cette dissension, à quelques mois des échéances de son mandat : “À Staouéli, les histoires de foncier et de situations illicites ont connu un début d'assainissement.” Pour SaId Bouifer, “plus de régularisations hors de ce que permet la loi” et “transparence totale dans la gestion de la commune”. En outre, la commune s'étant dotée d'un matériel roulant flambant neuf, “s'en est fini de la sous-traitance juteuse”, ajoute-t-il. Evidemment, les regards se portent également sur les prochaines échéances électorales. Les dissidents, quatre élus FLN auxquels se sont joints deux élus d'Al Islah d'Abdallah Djaballah, veulent se replacer, selon le P/APC, en jouant sur des promesses populistes, tentant même de réveiller le vote tribal. Le phénomène n'est pas propre à Staouéli. La situation de l'APC de Staouéli renforce l'orientation du président Abdelaziz Bouteflika, lors de son discours à la nation, sur la nécessité du choix des élus sur des bases de compétences avérées et parmi des candidats qui ont une vraie conscience nationale. D. Bouatta