Liberté : La commission de discipline de la LNF vient de vous infliger une suspension d'une année. Peut-on connaître votre réaction après ce verdict ? Abdelkrim Medouar : C'est de la hogra caractérisée. Je suis dégoûté par tout ce qui se trame au niveau de la ligue contre mon club. C'est une suspension injuste qui ne repose sur aucun fait valable. On ma suspendu à cause d'un article paru dans le quotidien Liberté. Pourtant, Liberté n'a fait que reprendre votre intervention vendredi dernier sur la Chaîne I ? Lorsque je me suis présenté mardi dernier devant les membres de la commission de discipline, j'étais étonné par la pièce à conviction qu'on ma présentée. Au lieu de me faire écouter la bande originale de mon intervention à l'émission de la Chaîne I, “Studio el kora”, d'Aïssa Madani, on ma présenté plutôt une coupure du journal Liberté en me demandant de m'expliquer. Je leur ai alors répondu qu'il y a un cas de vice de forme. J'ai demandé qu'on me fasse écouter cette bande pour que chacun sache ce que j'ai dit exactement. Malheureusement, ils n'ont pu le faire, se contentant de me suggérer de faire une déclaration sur l'honneur niant les propos repris par le journal Liberté, ce que j'ai d'ailleurs fait sans aucun problème. Mais c'était déjà peine perdue. Est-ce normal qu'on me sanctionne sur la base d'un article ? Je les mets au défi de prouver que j'ai tenu de tels propos, relevant de l'outrage comme indiqué par la Ligue nationale. Que vous a-t-on reproché au juste ? D'avoir traité Ali Malek de régionaliste, alors que c'est lui qui m'a traité de la sorte. C'est ce qu'on appelle le bourreau transformé en victime. Je continue à nier d'avoir tenu de tels propos. C'est faux, on veut me sanctionner pour avoir dénoncé la mauvaise programmation de la LNF. Je ne me tairai pas, j'irai jusqu'au bout pour faire éclater la vérité, car je refuse que je sois sacrifié sur l'autel de l'irresponsabilité. Ne pensez-vous pas, quelque part, que vous aviez dépassé les limites en vous attaquant ouvertement à la ligue sans apporter de preuves ? Jamais de la vie. Cela fait plus de huit ans que je suis à la tête de ce club, alors je sais mesurer mes propos. Je ne m'attaque jamais à des responsables gratuitement. Je n'ai fait que défendre les intérêts de mon club. Maintenant si je dérange par mes vérités, c'est une autre paire de manches. Une chose est sûre, je ne me tairai jamais pour dénoncer la hogra dont nous sommes victimes, moi et mon club. Justement, que comptez-vous faire ? Me battre jusqu'au bout. J'ai déjà fait appel de cette décision avec de nouveaux éléments. Si on continue à nous mépriser, je vais dénoncer tout ce qui se trame à la LNF, qui reste pour moi illégitime, dans la mesure où depuis l'élection d'Ali Malek, aucune réunion du bureau de ligue ne s'est tenue, alors que le règlement intérieur est clair à ce sujet. En principe, tous les trois mois, le bureau de ligue se réunit pour faire le bilan ; ce qui n'est pas le cas actuellement. Donc, cette LNF est illégitime et hors la loi. Pourquoi avec M. Mohamed Mecherara on se réunissait régulièrement et pas avec Ali Malek ? On dit en coulisses que vous êtes en train de payer votre position contre Ali Malek, au lendemain de son élection à la tête de la LNF. Envers le MJS, qu'en est-il au juste ? Depuis que le Forum des clubs a décidé de boycotter les élections de la LNF, on a décidé de me casser, car sur les 16 clubs de la DI, seuls Mehiaoui de l'ASMO et Hannachi de la JSK ont assisté à l'AGE de la LNF. Donc, il y a beaucoup à dire sur ces élections. Tout de suite après les premières sanctions, mon club fut écarté de la Ligue des champions arabes, alors qu'on avait le droit d'y participer. C'était une réaction à ma position par rapport aux élections. Ils ont attendu par la suite notre début en Coupe de la CAF pour nous établir un calendrier des plus démentiels : 11 matches en 40 jours, c'est une stratégie claire dans le but de nous abattre. Plusieurs de mes joueurs souffrent de diverses blessures à cause de cette programmation. L'acharnement contre nous continue. En un mot, Ali Malek est en train de régler ses comptes ! Vous avez aussi évoqué lors d'un récent entretien la politique des deux poids deux mesures. Que voulez-vous insinuer au juste ? Tout simplement, les déclarations de certains présidents qui ont traité la LNF et la FAF d'incapables, sans qu'ils soient pour autant convoqués à la commission de discipline. Il a suffi que Medouar parle pour que toute l'armada de la LNF réagisse très promptement. C'est ce qu'on appelle la politique des deux, poids deux mesures. Il faut que les choses changent au niveau de la gestion, y en a marre de voir l'USMA, le MCA et la JSK jouer toujours les premiers rôles, alors que le reste des équipes est réduit au rang de figurant dans ce championnat. Maintenant, si Ali Malek veut interdire à l'ASO de jouer les premiers rôles, c'est autre chose. Il fait tout pour nous casser, il faut qu'il cesse sa haine envers nous, nous ne lui avons rien fait. Pourtant, au début de cette saison, vous nous avez déclaré que le temps du dirigisme est révolu. Pourquoi ce revirement ? Parce qu'Ali Malek privilégie la gestion avec des présidents de ligues régionales qui ne sont intéressés que par les frais de mission et les avantages. Ils ne s'occupent guère de la gestion de la compétition. Où sont partis les hommes intègres que Mecherara avait ramenés à la ligue ? Pourquoi les a-t-on écartés pour revenir à la gestion des années précédentes avec des hommes complètement dépassés ? Il faut que cette gestion anarchique cesse, les compétences dérangent à la LNF qui est devenue un lieu de rencontres de personnes qui n'ont rien à voir avec le football. Quelle a été la réaction de la rue à Chlef ? La décision de la LNF a surpris les gens ici à Chlef. Ils sont en colère contre cette discrimination. Ils ont envie de crier leur révolte. Allez y faire un reportage sur place, vous verrez qu'ils vomissent désormais la LNF. Les Chélifiens sont persuadés qu'on veut les spolier de leur droit de jouer pleinement leurs chances pour le titre. Je veux les rassurer et leur dire que je reste toujours le président de l'ASO, n'en déplaise à Ali Malek. Je vais continuer à gérer mon club comme je l'ai toujours fait. Je ne peux assister aux AG de la FAF ni prendre place sur le banc de touche lors des matches. C'est tout, le reste demeure inchangé. Donc pas question de quitter votre club ? Jamais et surtout pas maintenant car, moi, je ne suis pas un lâche. Cette sanction n'influera aucunement sur le parcours de mon équipe. Au contraire, cela me donnera plus de détermination et de courage à pousser mon club à aller plus vers l'avant. Nous nous sommes habitués au complot qui se trame contre nous. Complot ? Vous visez qui là ? Je veux parler, entre autres, du président de la JSK, Hannachi. Je lui dirai que ce lundi, la JSK laissera les trois points à Chlef. Le match contre la JSK chez nous à Chlef sera celui de la saison, on battra la JSK même avec les juniors. Du reste, la JSK sera reçue à Chlef comme nous avons été reçus à Tizi Ouzou au match aller. C'est-à-dire ? Hannachi nous a méprisés, il nous a très mal reçus. C'était indigne de la part d'un grand club comme la JSK qui avait peur des jeunes joueurs de l'ASO. Figurez-vous que Hannachi nous a interdit de nous entraîner sur place, il a utilisé tous les stratagèmes pour nous déstabiliser. Je peux vous dire qu'il ne sera pas le bienvenu à Chlef, on va lui réserver le même accueil que celui qu'on a eu à Tizi Ouzou. Je ne vais tout de même pas lui offrir des fleurs après tout ce qu'il nous a fait ? En dépit du fait que la JSK est protégée par la LNF et Ali Malek, elle perdra ce lundi à Chlef. Mais c'est la commission de discipline et non Ali Malek qui vous a sanctionné... Je sais comment fonctionne cette commission, elle a reçu des ordres d'Ali Malek pour me sanctionner. Je la mets au défi de prouver que j'ai tenu des propos racistes à l'encontre du président de la LNF. Je suis prêt à aller avec eux à la Chaîne I pour écouter la bande et prouver mon innocence. Je suis persuadé que je n'ai pas tenu de tels propos, c'est un acharnement pur et simple contre moi et l'ASO.