Jamais un conclave de la Coordination n'a connu autant de divergences dans les débats. La cause en est le document de réflexion sur les perspectives politiques du mouvement citoyen. Un point de discorde qui a empêché un déroulement serein du conclave extraordinaire, au point que l'ordre du jour n'a même pas été abordé. Beaucoup de délégués se sont livrés à de longs discours stériles par moments, partisans par d'autres. Ce n'est que vers la fin de la rencontre qui s'est poursuivie jusqu'à 20h que des efforts ont été fournis pour tenter de trouver un consensus. A un moment donné, Idir Aït Mâamar, délégué des Ouacifs, coordination qui a refusé de remettre aux débats le document, a pris la parole pour dire que le mouvement devrait souhaiter la bienvenue au FFS, au cas où il changerait de visage. “S'il revient avec de nouvelles données et de nouveaux raisonnements”, dira le délégué des Ouacifs, le mouvement n'a pas le droit de le rejeter. Il ira plus loin dans sa pensée en indiquant qu'il existe “des signes palpables” de changement dans ce parti, qui a osé défier le mouvement citoyen, en décidant d'aller aux élections locales du 10 octobre dernier. La tension a atteint son comble lorsque Djamel, délégué d'Ath Yenni, lui a succédé pour signifier sa désapprobation catégorique de ce qui venait d'être dit, car il estime que sa région continue de subir les blocages du FFS. “Si vous pardonnez au FFS, moi je pardonnerais à Zerhouni !”, s'écriera-t-il. Il n'ira pas au bout de son intervention puisque le conseil de daïra se lèvera d'un seul bond pour arrêter l'intervenant, allant jusqu'à le malmener car il aurait traité ceux qui veulent ressusciter le FFS de traîtres. Ce n'est que lorsque les esprits se sont calmés que les débats ont pu reprendre. Les défenseurs de la perspective politique et ses opposants, principalement la coordination communale de Tizi Ouzou et celle de Bouzeguène et d'Ath Yenni, ont continué à se lancer des flèches, axant leurs attaques sur le rôle des partis politiques dans le mouvement. Un délégué d'Ath Jennad, pour se défendre, dira même qu'il n'y a que le RCD qui est capable de formuler une perspective politique valable. L'intervention a suscité une autre cacophonie, des délégués quittent la plénière en signe de protestation et ne reviennent que lorsque le délégué a présenté des excuses. Des coordinations, à l'instar de l'arch d'Ath Irathen et d'Ath Zmenzer, prennent ensuite la parole pour présenter les documents de réflexion proposés par leur base, contributions qui à aucun moment ne seront prises en compte. L'on cherche ensuite à savoir si la divergence est engendrée par un problème de formulation ou de fond. La coordination de Tizi Ouzou citera les points qui dérangent pour que les défenseurs du document s'aperçoivent qu'il s'agit d'un problème de fond. L'on tente de trouver d'autres formulations, mais en vain. La proposition de Tizi Rached, clamée par Tizi Ouzou, ne satisfera pas les autres, et encore moins une autre reformulation proposée par les Ouacifs. Dda Wakli, délégué de l'arch Bouchaïb, estimera que le mouvement devrait s'occuper de l'essentiel et se passer de l'accessoire, qu'il faudrait plutôt penser à préparer le 20 avril pour réussir un saut qualitatif qui redonnerait un autre souffle au mouvement, que le seul document de référence est la plate-forme d'El-Kseur. “Nous verrons ce que nous dira la rue, le 20 avril”, a-t-il lancé. C'est ainsi que certaines coordinations proposeront le gel du document jusqu'après le 20 avril ou bien même après la libération des détenus, tel que proposé par Ath Mahmoud. Le conclave se terminera en queue de poisson, car aucun consensus n'a pu être obtenu. L'ordre du jour de l'Interwilayas de ce week-end qui se tiendra à Yakouren a tout de même pu être adopté au début de la rencontre. Il sera question d'adopter une action populaire pour le 20 avril, de débattre des perspectives politiques, de faire le bilan de l'action du 2 mars dernier à Alger lors de la visite de Jacques Chirac, de décider d'une action pour la libération des détenus et, éventuellement, d'une autre contre les indus élus et, enfin, de débattre des problèmes liés au non-paiement des factures de la Sonelgaz dans certaines localités. K. S. CITOYENS DU VILLAGE TASSAFT COMMUNE IBOUDRARENE A l'occasion du 44e anniversaire de la mort des colonels Amirouche et Si El-Houas, et du 1er anniversaire de Yousfi Azzedine, assassiné par les gendarmes criminels, le village de Tassaft invite le public à prendre part aux activités qui auront lieu les jeudi et vendredi 27 et 28 mars 2003, au village de Tassaft-Ouguemoune. Jeudi 27 mars 2003 : 9h-13h : Expositions (Révolution algérienne, Printemps noir) 10h : Cross (filles et garçons) 14h : Conférence-débat de Khalfa Mammeri sur le Congrès de La Soummam. Vendredi 28 mars 2003 : 9h-10h : Exposition, inauguration d'une fresque en hommage à Yousfi Azzedine 10h30 : Dépôt de gerbes de fleurs au carré de martyrs du village de Tassaft. 11h30 : Meeting populaire de la CADC