Des affrontements sporadiques ont eu lieu à Oran où la police a dû intervenir violemment. On dénombre dix arrestations et un blessé grave. Ailleurs, les marches se sont déroulées dans le calme. D'imposantes marches populaires ayant mobilisé des dizaines de milliers de personnes se sont déroulées jeudi à travers tout le territoire national pour condamner l'agression américaine sur le peuple irakien. Ainsi, et après une semaine de violents raids sur l'un des bastions de la civilisation universelle, l'Algérie, toute l'Algérie est sortie dans la rue pour dire : “Non à la guerre” ,“Non au génocide” ,“Halte à l'injustice” et “Non au complot impérialiste.” A Oran, des affrontements sporadiques ont été signalés çà et là entre des manifestants et les brigades antiémeutes, a constaté notre consoeur F. Boumediène. Le consulat des USA étant hautement protégé, les manifestants se sont alors dirigés vers celui de l'Espagne pour crier haut et fort leurs slogans hostiles à la guerre en Irak. Les premiers projectiles fusent et c'est la pagaille générale. Dans la foule, des femmes et des enfants. Les policiers ont alors tiré des coups de feu de sommation pour disperser la foule. Des renforts arrivent pour se positionner au niveau du consulat assiégé. La marche reprend son cours, quand, aux environs de 14h30, les affrontements deviennent violents. Des drapeaux américains, anglais et israéliens seront brûlés alors qu'une dizaine de personnes est arrêtée. Un manifestant a été grièvement blessé à la tête. Benflis était parmi les manifestants en qualité de SG du parti FLN (lire également l'encadré). Mais, cela n'a pas empêché les forces de l'ordre de s'acharner contre la foule. Violemment ! A Tizi-Ouzou, la marche de soutien organisée par des militants du FLN a été sérieusement perturbée par des jeunes manifestants qui scandaient "Pouvoir assassin", "Libérez les détenus ", a rapporté notre journaliste correspondant. Dans la foulée, une équipe de l'ENTV a été prise à partie par les mêmes manifestants qaui arboraient les portraits des victimes des évènements de Kabylie. "Nous sommes solidaires avec le peuple irakien, mais nous sommes contre Saddam qui est un dictateur comme Bouteflika." Ils dénoncent l'autorisation de cette marche alors que celles du mouvement citoyen étaient toujours réprimées. Les affrontements ont failli éclater. Tout de même, une marche a été improvisée dans le calme par les militants du PT, du MSP et du FLN. En outre, et selon notre consoeur Feriel H., sous l'œil vigilant d'un dispositif renforcé de sécurité, des milliers de Bônois, encadrés par tous les partis politiques et une vingtaine d'associations, ont scandé des slogans hostiles à la guerre et aux politiques américaines et britanniques. Après la grande marche, les Annabis ont investi la cour du théâtre Azzeddine-Medjoubi où un drapeau américain a été brûlé par des jeunes soutenus par une foule en colère. En compagnie du wali, des autorités locales et des députés, les ministres du Tourisme et des PME-PMI ont marqué leur solidarité avec le peuple irakien. Notre correspondant Benchenouf a signalé une autre marche à Sétif. Dans cette ville des Hauts-Plateaux, des milliers de personnes ont sillonné le long boulevard du 8-Mai 1945 pour dénoncer l'occupation américaine en Irak. A Bouira, il n'y a pas eu grande foule, selon notre journaliste Riadh S. Annoncée en grande pompe et à coup d'affichage et de mégaphone, la marche de soutien au peuple irakien s'est déroulée dans le calme en dépit des appels des partis politiques de la région. Idem à Boumerdès où la marche du jeudi n'a pas drainé une foule nombreuse, a constaté notre confrère Rabah H. Néanmoins, les manifestants ont sillonné la ville avant d'être stoppés par un dispositif de CNS dépêchés sur les lieux pour éviter les débordements. Les populations de Tiaret et de Tissemsilt sont sorties dans la rue pour crier haut et fort leur soutien indéfectible au peuple irakien et dénoncer le silence des Arabes face au génocide américano-britannique, a signalé notre correspondant sur place R. Salem. Par ailleurs, et selon notre journaliste A. Imadghassen à Batna, jamais de mémoire d'Algérien, une marche n'a drainé une foule aussi nombreuse que celle de jeudi en faveur du peuple irakien. Ils étaient 10 000, selon les estimations des organisateurs et 15 000, selon les confrères journalistes, à investir les rues des Aurès pour crier au comportement honteux des dirigeants des pays arabes. Des manifestants ont même scandé des slogans hostiles à la Ligue arabe en demandant sa pure dissolution. A Oum El-Bouaghi, et après une marche pacifique, les manifestants ont décidé d'ouvrir un centre de transfusion sanguine pour la collecte des dons de sang au profit des blessés en Irak, a rapporté notre journaliste M. Karim. D'autres manifestations ont eu également lieu à Sidi Bel Abbès, Chlef, Tipasa, Blida, Aïn Defla, Ouargla, Constantine et bien d'autres localités du pays, indique l'agence APS. Enfin, à Constantine, ils étaient moins de cinq cents personnes dont le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, le Pr Aberkane, des députés, des élus locaux et des représentants de formations politiques à battre le pavé à l'appel de l'UGTA et rejoints par d'autres organisations, à Constantine, a constaté notre consœur Randa A. F. B.