Beaucoup d'usagers, qui fréquentent la gare routière du chef-lieu de wilaya de Laghouat, regrettent la gestion plus ou moins rigoureuse de l'époque de l'ex-SNTV. À la faveur d'une signalisation satisfaisante, le passager se trompait rarement, nous dit-on, de l'endroit de stationnement de l'autocar. Considérée parmi les premières gares routières réalisées dans les régions du sud du pays, celle de Laghouat est loin de refléter la vraie image historique et civilisationnelle de cette grande ville qui constitue la porte du Sud. Ce service public, qui dessert de surcroît l'ensemble des wilayas du pays, se trouve réduit à sa plus simple expression. L'infrastructure est complètement gagnée par le laisser-aller et une anarchie chronique. Elle est dépourvue des moindres commodités : aucun guichet n'est ouvert pour les réservations, aucun panneau de signalisation susceptible de renseigner sur les lignes existantes et leurs horaires, pas de cafétéria ou restaurant… Les aires de stationnement sont occupés anarchiquement par les transporteurs urbains en direction des villes et villages avoisinants. Ici, le ramassage se fait à la criée à défaut de réservation. Les espaces réservés aux passagers pour se reposer sont occupés par des mendiants et pseudos mendiants, parfois en famille avec des enfants en bas âge. Le tout sous l'œil complaisant des services de sécurité. La nuit, ces mêmes espaces se transforment en dortoirs ouvrant ainsi la voie à de multiples dépassements et menaces. Ce phénomène prend, au fil des jours, des proportions alarmantes devant le mutisme des autorités, alors que les rixes et les scènes qui en découlent, de jour comme de nuit, sont légion. Les passagers que nous avons approchés déplorent amèrement cette situation d'abandon qui ne reflète guère l'image réelle de la région de Laghouat connue pour son histoire et son hospitalité atypique. Ne dit-t-on pas que le développement “ce n'est pas seulement de l'argent, ce sont avant tout les idées et la bonne volonté”. A. BOUHAMAM