Prendre l'autocar à Laghouat est décidément un calvaire pour les citoyens, avec en plus un aéroport ne fonctionnant pratiquement qu'en service minimum, à l'occasion du départ et de l'arrivée des pèlerins. Tout visiteur qui débarque dans cette station est immédiatement choqué par l'image d'une gare routière insalubre. Un spectacle décevant dans un chef-lieu de wilaya, de surcroît, carrefour de développement économique, culturel et surtout touristique entre le nord et le sud, autrefois appelé la porte du Sahara. En effet, au départ, l'architecture de cette gare n'obéissait à aucun modèle de référence, elle ressemblait plutôt à un marché au bétail ou une porcherie qu'à une structure d'accueil de passagers respectables. L'éclairage est presque inexistant ou défectueux, les sanitaires font également défaut et de nombreux voyageurs sont contraints de faire la queue devant les toilettes d'une mosquée avoisinante. Sans parler de l'insécurité qui règne dans cette station à partir d'une certaine heure. Par ailleurs, nous avons noté une prolifération anarchique de lugubres boutiques au sein de cette station. Le plus touchant dans ce constat est que pour le simple citoyen attendre un autobus durant des heures, pour se rendre à Alger ou Oran ou tout autre ville du pays, dans cette station pourrie est “normal”. Cette gare routière est devenue une station où les cars font seulement une escale. Ils arrivent souvent bondés et sont aussitôt pris d'assaut. On assiste souvent à une partie de sprint ; les plus rapides et les plus corpulents arrivent à monter à bord, les femmes et les enfants sont souvent recalés jusqu'à l'apparition du prochain autocar. La situation est grave et ahurissante. Quant aux autobus qui prennent leur départ de Laghouat, ils sont en mauvais état, sales et polluants. Au moment où les pays développés sont en train de lutter contre la pollution des autobus, la nuisance du bruit dans les gares routières, d'ouvrir des sites Internet dans les stations d'autobus afin que le client puisse réserver son départ, notre riche pays souffre, hélas, d'un manque de considération du citoyen dans ses droits les plus élémentaires. Un travail énorme de proximité reste à faire par les pouvoirs publics afin de faciliter le cadre de vie du citoyen. Par exemple, inviter les représentants des pouvoirs publics à laisser de côté les véhicules de services et à prendre l'autocar comme le commun des citoyens. Rachid KADA