La capitale des Bibans, qui ambitionne de se hisser au rang des grandes métropoles, ne dispose malheureusement pas d'une gare routière digne de ce nom ; le projet, nous dit-on, est toujours dans les tiroirs, attendant l'aval des décideurs à Alger. Invité à développer le bilan de son secteur sur les ondes de la radio locale, le responsable du transport a eu du mal à convaincre les nombreux intervenants, qui dans un franc-parler avaient énuméré les tares dont souffre le secteur, notamment le diktat de certains transporteurs et les misères qu'ils font subir aux usagers des lignes desservant les petites agglomérations à l'instar de Seddrata, Khellil,Taghrout ; le tohu-bohu qui caractérise le transport au niveau du chef-lieu de wilaya, et la situation qui prévaut dans la station faisant office de gare routière, font que cette dernière ressemble beaucoup plus à un marché hebdomadaire qu'à une station de bus, en plus de l'absence de panneaux de signalisation, obligeant le voyageur à se renseigner auprès des receveurs sur les destinations. A l'insalubrité, s'ajoute l'insécurité. C'est un véritable coupe-gorge où se côtoient délinquants et pickpockets, jetant leur dévolu sur la gent féminine, notamment les universitaires ; en somme, c'est l'anarchie qui règne dans cette station d'où partent et où arrivent quotidiennement des centaines de bus dans un désordre indescriptible qui dégénère souvent en rixes entre transporteurs. « Nous avons, pour la énième fois, sollicité les services qui ont à charge la gestion du transport en vue de réorganiser la station, en vain », fulminent certains chauffeurs de bus. La direction du transport, qui dispose d'un siège cossu devrait soigner son image, ternie par cette station délaissée. Ne dit-on pas : « Ce qui est orné de l'extérieur, qu'en est-il de l'intérieur ? »