La région Mena est susceptible de réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) devrait réaliser, bien que modestement, le premier objectif de développement pour le millénaire (ODM), qui est de réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015. C'est ce qui ressort du rapport du suivi mondial de la Banque mondiale et du FMI publié vendredi dernier. La tranche de la population de la région, vivant avec moins d'un dollar par jour, a légèrement rétréci, passant de 1,69% en 2002 à 1,47% en 2004. La région compte aujourd'hui environ 4,4 millions de personnes vivant dans l'extrême pauvreté. Plus important encore, le rythme de progression vers la réduction du nombre de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour est lent. Cette tranche de la population n'a diminué que légèrement, de 21,7% en 1990 à 19,7% en 2004, même s'il est vrai que les progrès accomplis vers la fin de cette période étaient plus appréciables. Plus de 59 millions de personnes continuent de vivre avec moins de deux dollars par jour dans la région. Dans un récent document, élaboré en collaboration le Pnud, le Conseil économique et social avait relevé que l'indice de pauvreté humaine (IPH) a baissé de 25,23% en 1995 à cet 16,60% en 2005. Le document du Cnes révèle qu'en Algérie, de 1998 à 2005, l'indice du développement humain s'est amélioré annuellement de 1,4 point. L'indice est passé de 0,750 en 2004 à 0,761 en 2005. Le Cnes, reprenant les résultats de l'enquête du Ceneap sur le niveau de vie réalisée en 2005, nous apprend que 3,6% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté alimentaire en 1988, le taux n'est plus que de 1,6% en 2004. Cependant sur certains objectifs, l'Algérie avance péniblement. Le rapport de la Banque mondiale souligne qu'en 2005, les femmes représentaient seulement 16% des emplois rémunérés non agricoles en Algérie. Des proportions faibles sont également enregistrées en Syrie (18%), en Egypte (22%), en Tunisie et en Jordanie (25% respectivement) et au Maroc (26%). En matière de nutrition l'Algérie, au même titre que le Yémen, l'Irak, le Maroc n'ont pas maintenu le cap dans le sens de la réalisation de cet objectif. Concernant la mortalité infantile, plus de la moitié des pays de la région n'est pas en bonne voie au regard de l'objectif fixé dans ce domaine. L'Algérie sur ce point améliore son score, en enregistrant une baisse des taux de mortalité infantile et infantilo-juvénile. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord n'est pas sur la bonne trajectoire pour atteindre l'objectif relatif à l'approvisionnement en eau et à l'assainissement. Ce sont 35% des pays de la région qui n'ont pas maintenu le cap en matière de couverture des services d'assainissement et 50% concernant l'accès à un meilleur approvisionnement en eau. Le rapport relève que la proportion de la population algérienne ayant accès à de meilleures sources d'approvisionnement en eau est passée de 94% en 1990 à 83% en 2004. Concernant l'éducation primaire pour tous, la région a enregistré des gains importants qui la placent sur la bonne voie pour atteindre l'objectif lié à l'accès universel à l'éducation primaire. Le taux d'achèvement du cycle scolaire primaire est passé de 77% en 1990 à 89% en 2004. L'Algérie affiche un taux de 96%. Le rapport de suivi mondial porte principalement sur l'égalité des sexes, l'absence d'opportunités pour les femmes et la vulnérabilité des Etats fragiles. Les auteurs du rapport soulignent que le troisième ODM-promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes est non seulement important pour des raisons d'équité, mais est aussi essentiel pour le bien-être économique et le progrès vers la réalisation d'autres objectifs tels que la réduction de la pauvreté de moitié, l'éducation primaire pour tous et la réduction du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Il évalue les progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements pris à la suite du consensus de Monterrey en 2002 ; le consensus engage les pays en développement à améliorer leurs politiques et tient les nations développées comptables de l'engagement qu'elles ont pris d'accroître le volume et la qualité de l'aide et d'élargir l'accès aux marchés. En 2005, l'aide publique au développement (APD) accordée par les pays membres du Comité d'aide au développement s'est montée à 106,8 milliards de dollars, quoique cette augmentation tienne principalement aux opérations d'allégement de dette. Par la suite, l'APD a baissé en 2006 à environ 103,9 milliards de dollars, suscitant des inquiétudes sur les promesses faites par le G8 à Gleneagles de doubler l'aide à l'Afrique au plus tard en 2010. Meziane Rabhi