La situation de Paul Wolfowitz s'est encore fragilisée hier avec la décision du conseil d'administration de la Banque mondiale de poursuivre et d'élargir son enquête sur le contrat qu'il a accordé à sa compagne, également salariée de cette institution. Après plusieurs heures de réunion dans la nuit de jeudi à vendredi, le conseil, qui représente les 185 Etats membres de l'institution, a annoncé dans un communiqué qu'il allait poursuivre son enquête sur les augmentations de salaire accordées à Shaha Riza. Les 24 administrateurs ont rappelé que cette affaire soulevait “une grande préoccupation” et qu'ils s'étaient mis d'accord “sur un processus destiné à régler la situation de manière urgente, efficace et ordonnée”. Ils ne se sont toutefois pas prononcés sur la question du maintien ou non de Paul Wolfowitz, 63 ans, à son poste. Ce dernier, ancien numéro deux du Pentagone et à ce titre l'un des architectes de la guerre en Irak, a pris la tête de la BM en juin 2005, où il a fait de la lutte contre la corruption dans les pays en développement sa priorité. Le conseil d'administration de la BM a indiqué hier avoir discuté “de questions relatives à des conflits d'intérêt et d'éventuelles violations des règles s'appliquant aux employés” de la banque, soulignant avoir “identifié un certain nombre de problèmes demandant plus ample examen”. Plus grave pour M. Wolfowitz, les administrateurs ont décidé d'élargir leur enquête à d'autres contrats qu'il a octroyés.