Le président américain George W. Bush a proposé officiellement hier Robert Zoellick pour prendre la présidence de la Banque mondiale et succéder à Paul Wolfowitz qui a démissionné à la suite d'une affaire de népotisme. « Robert Zoellick apporte une expérience et une énergie énorme à cette fonction », a assuré le président Bush en annonçant sa décision à la Maison-Blanche, avec Robert Zoellick, 53 ans, à ses côtés. Il a souligné son engagement sur la scène internationale au titre de ses précédentes fonctions et assuré qu'il « veut aider les pays en difficulté à vaincre la pauvreté et offrir à leurs habitants l'espoir d'une vie meilleure ». Le choix de Robert Zoellick, ancien représentant américain au Commerce (USTR) et ex-numéro deux du département d'Etat, doit maintenant être entériné par le conseil d'administration de l'institution internationale qui représente les 185 Etats membres. Traditionnellement, ce sont les Etats-Unis qui nomment le président de la Banque mondiale alors que les pays européens choisissent le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Dans un communiqué, les 24 membres du conseil d'administration ont toutefois rappelé mardi que chacun d'entre eux avait le droit de proposer un candidat pour la présidence. Paul Wolfowitz, 63 ans, avait annoncé le 17 mai qu'il quitterait ses fonctions le 30 juin après avoir été la cible d'une affaire de népotisme qui a provoqué plus de six semaines de crise au sein de l'institution multilatérale. Robert Zoellick avait déjà été pressenti début 2005 pour prendre la présidence de la Banque mondiale. Il avait toutefois été appelé par l'administration américaine pour devenir le numéro deux du département d'Etat, et c'est Paul Wolfowitz, précédemment secrétaire adjoint américain à la Défense, qui avait été choisi. M. Zoellick avait quitté le département d'Etat en juin 2006 pour rejoindre la banque d'affaires Goldman Sachs. Il devra rétablir la confiance au sein d'une institution qui a été profondément secouée par l'affaire de népotisme visant M. Wolfowitz. Ce dernier s'est vu reprocher d'avoir favorisé l'avancement de sa compagne, Shaha Riza, également salariée de la Banque mondiale, mais aussi des méthodes de gestion ne tenant pas compte du fonctionnement traditionnel de l'institution. Il était également contesté par bon nombre de cadres de la banque en raison de son rôle dans le déclenchement de la guerre en Irak en 2003, dont il avait été l'un des principaux architectes.