Alger, qui n'a cessé de réaffirmer sa volonté d'œuvrer pour une coopération mutuellement profitable, entend asseoir les relations bilatérales sur des bases de respect mutuel. Les relations algéro-américaines, ont-elles besoin de mini-crise diplomatique créée par la note maladroite rendue publique au lendemain des attentats du 11 avril par l'ambassade US à Alger ? Assurément pas. Après la convocation du chargé d'affaires américain au MAE, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères a reçu hier l'ambassadeur itinérant américain, envoyé spécial de Condoleezza Rice. Cette rencontre se veut une tentative du département d'Etat d'apaiser les tensions avec l'Algérie. Mohamed Bedjaoui, qui a saisi l'occasion de rappeler aux Etats-Unis que l'Algérie a lutté seule contre le terrorisme, a également fait état des sacrifices consentis par les Algériens dans sa lutte pionnière contre ce fléau. Mais ce nuage qui traverse actuellement les relations bilatérales n'est pas seulement induit par “la bavure américaine” au lendemain des attentats du 11 avril. Si la position du département d'Etat dans le règlement du conflit du Sahara occidental a ajouté son grain de sel dans la tension algéro-américaine, il n'en reste pas moins que plusieurs points de désaccord entre les deux pays n'ont pas encore été réglés. Les amendements introduits dans la loi sur les hydrocarbures, les bases américaines, l'adhésion à l'OMC et le projet du GMO, pour ne citer que ces volets-là, constituent des dossiers de discorde. Le département d'Etat, qui, bien entendu, œuvre pour la promotion des intérêts américains à travers le monde, voit d'un mauvais œil les positions souverainistes des Algériens. Alger, qui n'a cessé de réaffirmer sa volonté d'œuvrer pour une coopération mutuellement profitable, entend asseoir les relations bilatérales sur des bases de respect mutuel. Et si aujourd'hui, l'Algérie rappelle encore une fois ses sacrifices dans la lutte contre le terrorisme, c'est tout simplement pour signifier que la coopération contre ce fléau dévastateur, qu'elle a eu à combattre en l'absence de toute aide internationale dans les années 1990, ne devrait pas légitimer des ingérences d'où qu'elles viennent ou accepter toute autre décision, même si cette dernière contredit ses propres intérêts. A. A.