C'est une commune sans eau, sans route, sans maternité, sans centre culturel, sans cybercafé, sans logements et sans perspectives que le ministre de la Communication, M. Hachemi Djiar, a eu à visiter hier en sa qualité de tête de liste du FLN pour la wilaya de Boumerdès. C'est la première fois depuis l'indépendance du pays qu'un haut responsable de ce rang se rend dans cette commune (à majorité FFS) déshéritée, située à l'extrême est de la wilaya de Boumerdès, même si celle-ci s'inscrit dans le cadre des élections législatives. Même les citoyens ont été surpris. Ici, les 100 locaux commerciaux des jeunes n'ont pas encore démarré et risquent de ne jamais voir le jour faute d'assiettes de terrain. M. Djiar sera davantage surpris par l'état du centre de santé de la ville. “L'eau n'a pas coulé ici depuis plus de 4 mois et le groupe électrogène n'existe pas pour parer aux problèmes d'électricité, alors que les fenêtres sont dépourvues de vitres”, affirme la sage-femme au ministre. À Timezrit, les femmes sont obligées d'aller à Bordj Ménaïel ou aux Issers pour accoucher, alors que le centre ne dispose pas de permanence. Le ministre sera prié par la population d'aller visiter un bloc de 20 logements où les familles vivent dans des conditions lamentables. M. Djiar tenait à rencontrer khalti Ouardia qui vit dans une pièce-cuisine, avec ses trois filles. Le cas de cette femme est presque unique en Algérie puisque c'est l'une des rares mères qui a perdu son mari et sept de ses enfants dans la guerre de Libération. “Regardez où je vis, l'électricité on l'a ramenée de chez les voisins et l'eau ne coule qu'une fois par an”, dit-elle. Le ministre n'a pu retenir son émotion devant cette femme qui a presque tout donné à l'Algérie sans rien recevoir. “Beaucoup de veuves de chahid vivent dans des gourbis”, affirme le chef de la kasma FLN de cette commune à l'adresse de M. Djiar qui a faussé compagnie à ses accompagnateurs pour aller à la rencontre des jeunes attablés dans le seul café de la ville. “Nous vivons sur une autre planète car ici il n'y a ni travail, ni cybercafé, ni loisirs”, affirme Mohamed, un jeune chômeur. Le ministre le tient par le bras et lui explique le programme et la vision du FLN. Avant de partir, le ministre est allé encourager les éléments d'un détachement de la garde communale, la seule structure qui continue à assurer la sécurité de la ville pour le moment en l'absence d'une brigade de gendarmerie ou d'un poste de police. M. T.