Sur plus de 70 000 offres d'emploi enregistrées par l'Anem au 1er semestre 2006, plus de 50 100 ont été placées. Désormais, le recrutement direct des employés par les entreprises est interdit. Tout employeur désireux recruter des personnes doit impérativement passer soit par les organismes publics, à savoir l'Agence nationale de l'emploi (Anem) ou privés que sont les agences de placement des travailleurs agréées qui seront bientôt créées. Hormis la Fonction publique, toutes les activités relevant du secteur économique sont concernées par cette mesure. L'ouverture de cette activité au privé est intervenue, rappelle-t-on, suite aux évènements qu'a connus Ouargla dont la population s'était insurgée contre le recrutement de citoyens d'autres régions dans des chantiers lancés sur son territoire au détriment de ceux habitant cette wilaya. La loi sur le placement a été de ce fait amendée pour permettre une restructuration et une mise à niveau de l'Anem. Le décret exécutif qui détermine les conditions et les modalités d'octroi et de retrait d'agrément d'organismes privés, et qui fixe le cahier des charges type, sera promulgué incessamment. Conformément à la convention 181 de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur les agences d'emploi privées, ratifiée par l'Algérie le 11 février 2006, l'Etat a décidé, expliquera M. Saïd Anane, directeur général de l'emploi au ministère de l'Emploi et de la Solidarité, de compléter les efforts déployés par l'Anem par l'ouverture du champ de placement au privé. “C'est une démarche cohérente, un instrument juridique extrêmement pertinent pour la gestion et la régulation du marché de l'emploi”, indiquera-t-il. Cette démarche offre ainsi toutes les garanties de transparence dans le recrutement des travailleurs. Les informations liées à l'enregistrement des demandes d'emploi et les offres satisfaites (placements) et, par ricochet, le taux de chômage seront par conséquent plus fiables puisque ces agences sont obligées, tel que le stipule la loi, de rétrocéder tous ces renseignements à l'Anem. Comment seront agréées ces agences ? Sur demande de l'opérateur privé, le ministère de l'Emploi délivre un agrément sur la base d'un avis consultatif d'une commission interministérielle qui regroupe en son sein les représentants des ministères de l'Intérieur, l'Energie, le Commerce, les PME/PMI, du Travail, l'Habitat, l'inspecteur général du travail et le DG de l'Anem. Celle-ci est appelée, faut-il le rappeler, à changer de statut juridique pour devenir un établissement public à caractère spécifique. “Grâce à ce nouveau statut, cette agence est en train de capter les compétences dans les domaines qu'il faut. Car délivrer des prestations en matière de placement reste le propre de compétences avérées dans le domaine. Elle aura un rôle déterminant dans le rapprochement des offres et des demandes d'emploi”, a souligné hier M. Anane sur les ondes de la radio Chaîne III. À ce propos, les statistiques de l'Anem indiquent que la demande d'emploi a augmenté de 53% entre le 1er semestre de l'année 2005 et celui de 2006. L'offre, en revanche, a connu une hausse de 62,39% en l'espace d'une année. Au 1er semestre 2005, il y a eu 43 155 offres d'emploi déposées au niveau du réseau de l'Anem. Ce chiffre est passé à 70 079 offres à la même période de l'année 2006. Le placement de ces offres est passé de 30 163 au 1er semestre 2005 à 50 179 à la même période de l'année 2006, soit une hausse de plus de 65%. Par ailleurs, ces agences privées interviendront sur les 48 wilayas et dans toutes les communes du pays. Badreddine KHRIS