À partir du 27 décembre 2005, toutes les offres d'emploi émanant des entreprises nationales ou privées implantées à Oran doivent obligatoirement être transmises aux agences locales d'emploi, et ce, conformément à la nouvelle législation, avons-nous appris auprès du responsable régional de l'Agence nationale pour l'emploi (Anem). Désormais, les employeurs sont tenus de transmettre à l'agence habilitée les informations relatives aux besoins en main-d'œuvre et aux recrutements effectués, selon une périodicité et des caractéristiques définitives par voie réglementaire. En termes clairs, l'employeur contrevenant aux dispositions de l'article 04-19 en date du 25 décembre 2004, relatives aux informations à transmettre à l'agence habilitée, est puni d'une amende de 10 000 à 30 000 DA pour tout recrutement effectué ou besoin en main-d'œuvre non transmis à l'agence chargée du service public de placement. “En cas de récidive, l'amende prévue est portée au double conformément aux dispositions du code pénal”, affirme notre interlocuteur, qui souligne que “pas moins de 100 000 demandes d'emploi sont annuellement enregistrées, traitées et orientées au niveau des cinq agences locales de la wilaya d'Oran. Malgré un effectif réduit à 14 employés pour satisfaire une wilaya qui compte pas moins de deux millions d'habitants, les entorses aux lois du travail sont patentes. Nous devons compter sur la collaboration de l'inspection du Travail qui se charge de relever l'infraction qu'elle transmet au juge des affaires sociales pour son enrôlement”, précise le responsable de l'Anem. C'est toute la politique de l'offre et de la demande d'emploi qui est ainsi remise en question avec l'apparition des agences privées d'emploi. En fait, les carences sont nombreuses et nécessitent un “traitement de choc”, affirment, pour leur part, des chefs d'agence de la wilaya d'Oran. Dans ce contexte, nous apprenons que sur 14 733 demandes d'emploi enregistrées durant le premier semestre 2005, 1 730 demandes ont été satisfaites, un constat chiffré qui renseigne sur la situation actuelle du marché du travail à travers les communes de la wilaya d'Oran, alors que 45 450 autres demandes sont toujours en souffrance. “Les agences privées, qui font dans la sous-traitance de la main-d'œuvre leur credo, prélèvent un pourcentage conséquent sur chaque dossier traité, une pratique pourtant répréhensible par le ministère chargé de l'Emploi qui conditionne l'attribution des agréments aux organismes privés qui doivent passer une convention avec l'Agence nationale de l'emploi”, indique notre interlocuteur. C'est aussi l'avis des responsables locaux qui mettent cette situation sur le compte des employeurs publics qui ne respectent pas les modalités en matière de recrutement. Un responsable de la daïra de Bethioua déplore l'attitude affichée par les directeurs d'entreprises situées au niveau du pôle pétrochimique d'Arzew. “Les responsables des entreprises refusent de s'asseoir avec nous autour d'une table pour discuter sur la manière de régler le problème lié au chômage des jeunes résidant à Bethioua et Arzew. C'est une politique délétère qui pourrait avoir de graves conséquences sur la région”, soutient notre interlocuteur, faisant allusion aux derniers évènements tragiques survenus à la fin de ramadan à Arzew. “Les jeunes désœuvrés rejettent sur nous la responsabilité du chômage et saccagent les officines de l'emploi”, affirme le responsable régionale de l'Anem, soulignant la destruction de 4 000 dossiers de demandeurs d'emploi définitivement perdus… B. GHRISSI