Le secrétaire général de l'UDR a qualifié la situation économique du pays de catastrophique. La salle omnisports de la ville de Kherrata était hier pleine à craquer pour accueillir le pôle démocratique (ANR-UDR-MDS) incarné par Amara Benyounès qui a animé un meeting populaire. À cette occasion, il n'a pas manqué de revenir sur les évènements douloureux du 8 Mai 45 tout en rendant un vibrant hommage à Krim Belkacem, Abane Ramdane, Mohamed Boudiaf, Mohand Oulhadj, Amirouche ainsi qu'à tous les martyrs. Amara Benyounès, qui a choisi Kherrata en cette date historique, s'est longuement étalé devant une très nombreuse assistance sur les évènements douloureux qu'ont connus Sétif, Kherrata et Guelma. L'orateur lancera : “J'ai voyagé et j'ai vu partout que la Révolution algérienne est un exemple pour les étrangers.” Répondant aux “attaques” dont il a fait l'objet, Amara Benyounès répond du tac au tac : “Les partis de l'alliance n'ont qu'un seul souci, celui de se maintenir au pouvoir”, dira-t-il avant de marteler : “Personne ne m'empêchera de faire de la politique car le vrai agrément m'a été attribué par le colonialisme qui a tué mon père lors de la guerre de Libération”, a-t-il déclaré. Continuant sur sa lancée à l'encontre du Chef du gouvernement qui, selon lui, avait qualifié l'UDR de parti informel, M. Benyounès a répondu : “Je suis fier d'être secrétaire général de l'UDR même si cette élection a eu lieu dans une cabine téléphonique, mais je n'étais pas désigné par un juge la nuit dans un tribunal.” “Où étaient M. Belkhadem et Mme Hanoune en 1995 lorsque 49 personnes ont péri dans l'attentat du boulevard Amirouche ? Ils étaient à ce moment-là à Sant'Egidio en réunion avec Anouar Haddam qui a revendiqué lui-même cet attentat”, a soutenu M. Benyounès. S'en prenant à Mme Hanoune, le chef du parti de l'UDR a affirmé : “Maintenant qu'elle a l'ambition politique, qu'elle ait le courage de nous répéter son “qui tue qui ?” et son contrat de Rome qu'elle a défendu bec et ongles.” Enchaînant avec le chapitre économique, M. Benyounès, très à l'aise, hier à Kherrata, trouve insensé que les partis de l'alliance présidentielle avancent encore des promesses au peuple, alors qu'ils n'ont rien fait depuis 10 ans de gestion. Le taux du chômage de 12% est qualifié par M. Benyounès de “faux” car, selon lui, il est illusoire de cacher le soleil avec un tamis lorsqu'on sait que des milliers de jeunes n'ont pas d'emploi, alors que d'autres touchent des salaires de 3 000 DA par mois et sont comptabilisés comme travailleurs, a-t-il précisé. Au sujet du développement local, l'orateur incombera la responsabilité aux élus locaux qui, dit-il, passent leur temps à ce chamailler, il citera comme exemple “l'état” dont se trouvent actuellement les villes de Kherrata ou Tizi Ouzou. L'espoir suscité chez les citoyens par la création du pôle démocratique constitué désormais autour de l'ANR, UDR et du MDS de Ali Hocine n'a pas échappé à Benyounès pour dire que ce pôle est en construction. “Ces élections sont importantes pour nous, mais ce n'est pas une fin en soi car l'essentiel pour nous, c'est l'édification d'un pôle démocratique élargi à tous les partis et associations. Nous sommes des républicains et bienvenue à tout un chacun de rejoindre le pôle démocratique. Car ensemble, nous allons changer les choses” affirme-t-il. Appelant à un vote massif pour les joutes électorales du 17 mai pour barrer la route à ceux qui “encourage l'abstention”, le conférencier précisera : “Il faut aller voter pour des gens compétents et propres et pour la liste du pôle démocratique.” Et d'ajouter : “Moi, mon seul ennemi c'est le terrorisme et l'islamisme.” Enfin, il conclura à propos de l'élection du 17 mai : “Pas de solutions sans vote.” À noter que Amara Benyounès, accompagné de sa tête de liste à Béjaïa, Mohamed Bektache, a eu également, hier, à rencontrer la population de la localité de Darguina. A. HAMMOUCHE