Selon Amara Benyounès, les partis de l'alliance n'ont qu'un seul souci, celui de se maintenir au pouvoir coûte que coûte, et de préciser que le pôle démocratique constitué par l'ANR, l'UDR et le MDS de Ali Hocine est en construction. “M. Belkhadem ou Zerhouni peuvent interdire l'agrément de l'UDR, mais ils ne m'empêcheront pas de parler et de faire la politique car le vrai agrément m'a été attribué par le colonialisme qui a tué mon père lors de la guerre de Libération”, a déclaré hier M. Amara Benyounès lors d'un rassemblement tenu à la salle culturelle de Bordj Ménaïel, organisé par la liste commune ANR-UDR. Continuant sur sa lancée à l'encontre du Chef du gouvernement qui, selon lui, avait qualifié son parti de travailler dans l'informel, M. Benyounès a répondu : “Je suis fier d'être secrétaire général de l'UDR même si cette élection a eu lieu dans une cabine téléphonique, mais je n'étais pas désigné par un juge la nuit dans un tribunal.” “Où étaient M. Belkhadem et Mme Hanoune en 1995 lorsque 49 personnes ont péri dans l'attentat du boulevard Amirouche ? Ils étaient à ce moment-là à Sant' Egidio en réunion avec Anouar Haddam qui a revendiqué lui-même cet attentat”, a soutenu M. Benyounès. Et il ajoutera que les attentats du 11 avril ont été qualifiés par M. Belkhadem “d'actes criminels et ignobles, alors que tout le monde sait que ce sont des attentats terroristes”. S'en prenant à Mme Hanoune, le chef du parti de l'UDR a affirmé qu'il a eu l'occasion de lire dans un journal marocain un article où Mme Hanoune “s'interroge sur la nécessité de la création d'un Etat au sud du Maroc”. Selon lui, les partis de l'alliance n'ont qu'un seul souci, c'est de se maintenir au pouvoir coûte que coûte, et de préciser que le pôle démocratique, constitué de l'ANR, de l'UDR et du MDS de Ali Hocine, est en construction. “Ces élections sont importantes pour nous, mais ce n'est pas une fin en soi car l'essentiel pour nous, c'est l'édification d'un pôle démocratique élargi à tous les partis et associations”, a affirmé M. Benyounès. Sur un autre chapitre, M. Benyounès trouve insensé que les partis de l'alliance présidentielle avancent encore des promesses au peuple, alors qu'ils n'ont rien fait depuis 10 ans de gestion. Le taux de chômage de 12% est qualifié par M. Benyounès de “mensonge précis” car, selon lui, il est illusoire de cacher le soleil avec un tamis lorsqu'on sait que des milliers de jeunes n'ont pas d'emploi, alors que d'autres touchent des salaires de 3 000 DA par mois et sont comptabilisés comme travailleurs, a-t-il précisé. Et il ajoutera : “Si ce taux est vrai, je serai le premier à voter pour les partis de l'alliance présidentielle.” M. Benyounès s'est dit étonné qu'un seul entrepreneur touche un prêt bancaire de 1 milliard de dollars, alors qu'on continue à refuser aux jeunes des prêts de 50 millions de centimes pour des raisons bureaucratiques. “Comment ces banques attribuent-elles des sommes à ces personnes et mettent des bâtons dans les roues à des jeunes qui veulent créer des emplois ?” a martelé M. Benyounès. “Plus de 50 milliards de dollars viennent de renflouer, cette année, le caisses de l'Etat, alors que la situation sociale des citoyens est plus que lamentable”, dira-t-il avant d'ajouter que les responsables actuels ne savent pas quoi faire de cet argent car ils ne savent pas gérer, a-t-il précisé. Pour M. Benyounès, les entreprises doivent être toutes privatisées sauf les grandes entreprises représentant des secteurs névralgiques. Pour lui, l'Etat ne peut soutenir financièrement des entreprises déstructurées, incapables de survivre dans l'environnement économique actuel. M. Benyounès propose le changement du week-end. “Selon le Bureau international du travail (BIT), les travailleurs algériens travaillent réellement 39 mn par jour à l'orée de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC à cause de cette situation”, ajoutant que l'Algérie et la Libye sont les seuls pays en Afrique à utiliser le jeudi et vendredi comme week-end. M. T.