De nombreux congressmen américains ont dénoncé les violations des droits fondamentaux du peuple sahraoui, dont le droit à l'autodétermination que lui reconnaît pourtant la communauté internationale et que lui dénie le Maroc, lors d'une conférence organisée au siège du Congrès, à Washington. Organisée mercredi par le Comité Afrique de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, la conférence a porté sur les récents développements et les défis auxquels fait face le processus d'autodétermination au Sahara occidental. Présidée par M. Donald Payne, président de ce comité, la rencontre a regroupé un large panel de personnalités, dont l'ancien vice-président de la Minurso, l'ambassadeur Frank Ruddy, la présidente de l'association Défense Forum et présidente de l'US Western Sahara Foundation, Suzanne Scholte, l'expert auprès du Middle East Institute de Washington, Jacques Roussellier, et plusieurs parlementaires. À cette occasion, ils ont tous mis l'accent sur la nécessité de trouver une solution politique au dernier cas de décolonisation en Afrique, de respecter la légalité internationale et d'inciter le gouvernement américain à apporter son appui à une solution négociée, “sans parti pris” et dans le cadre des Nations unies. “Le gouvernement marocain cherche à se soustraire à la légalité internationale en voulant imposer son plan d'autonomie, malgré la résolution du Conseil de sécurité du 30 avril qui appelle à des négociations directes, sans conditions préalables, pour une solution politique mutuellement acceptable, sous la conduite des Nations unies, et dans le respect du principe d'autodétermination du peuple sahraoui”, a fait remarquer le président du Comité Afrique. Revenant sur la genèse du conflit et les différentes tentatives de lui trouver une solution pacifique, à travers notamment les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU soutenant le principe d'autodétermination, les panélistes ont estimé que toute solution qui ne s'inscrirait pas dans le droit fil du respect du libre choix du peuple du Sahara occidental à décider de son destin “serait une solution qui ne pourrait que contribuer à consacrer un déni de justice à l'égard du peuple sahraoui, instaurer un climat d'instabilité dans la région et exacerber les violences que subissent encore les populations sahraouies”. Les parlementaires américains, qui ont relevé par ailleurs la pertinence du vote à l'unanimité de la résolution 1754 sur le Sahara occidental par le Conseil de sécurité, ont tenu à exprimer leur soutien à la cause sahraouie qu'ils ont qualifiée de “cause d'indépendance”. Ils ont rappelé à cet égard que plus d'une cinquantaine de leurs pairs avaient appelé dernièrement le président Georges Bush à apporter l'appui de son administration à l'autodétermination du peuple sahraoui. “À la différence du document marocain ne proposant comme seule alternative que l'autonomie, celui du Front Polisario offre trois options, à savoir : l'intégration au Maroc, l'autonomie ou l'indépendance, en donnant la parole au seul peuple sahraoui”, a fait remarquer le congressman Joseph Pitts. Dans ce contexte, il a souligné que “la fuite en avant de Rabat ne fait que retarder la solution de la question du Sahara occidental et laisse planer une grave menace sur la région”. R. I./Agences