Pour le SG du RND, la future assemblée aura à répondre en premier lieu aux questions du chômage, de la sécurité publique, du développpement hors hydrocarbures, sans oublier celle de l'agriculture. En campagne dans la capitale de l'est du pays, le patron du RND a présenté hier à Constantine les quatre défis majeurs que doivent relever les futurs députés du peuple. En plus de l'agriculture, il citera la sécurité publique, le chômage et le développement hors hydrocarbures. “Je soutiens le processus relatif à une réforme continue du secteur de la justice”, a déclaré, hier, à Hamma-Bouziane, dans la wilaya de Constantine, M. Ahmed Ouyahia pour qui il faut construire de nouvelles prisons afin de faire face à la montée de la criminalité. Egal à lui-même, le secrétaire général du RND a défendu ce qui est qualifié par certains de recours abusif aux “grâces”. “On fait appel à cette démarche, parce qu'il n'y a pas assez de places dans nos prisons. Je vous parle en tant qu'ancien ministre de la Justice et en connaissance de cause”, lancera-t-il à l'intention d'une assistance nombreuse venue des quatre coins de la wilaya de Constantine. Dans le même contexte, le leader du RND a plaidé pour le renforcement des moyens et des capacités de la police et de la Gendarmerie nationale. Des mesures doivent s'accompagner d'un durcissement du dispositif législatif de lutte contre la criminalité. Optimiste, il dira que “l'Algérie est capable de faire face à la criminalité comme elle a combattu le terrorisme avec bravoure”. À l'occasion, il a appelé les 78 000 associations qui représentent la société civile à se mobiliser pour lutter contre ce phénomène qui prend de l'ampleur jour après jour au sein de la société. “Il faut mettre fin aux kidnappings, aux rançons et au trafic de drogue”, plaide l'ex-Chef du gouvernement. Outre la sécurité publique, l'autre priorité est la lutte contre le chômage et la dépendance des recettes hydrocarbures. Pour y faire face, “il faut actionner la machine du travail à travers un schéma de développement pragmatique afin d'éviter la catastrophe des années 1980”. Un schéma qui donne une autre approche de l'industrialisation du pays que celui adopté jusqu'ici. Ouyahia s'est dit favorable à la coopération étrangère dans le domaine. Il avance, comme exemple, le cas des complexes des machines (dont celui des pelles et grues) de Constantine et de Sidi Bel-Abbès qui nécessitent, selon lui, l'association des investisseurs étrangers pour les redresser. Mais, selon lui, pour attirer ces capitaux étrangers, il faut des efforts en matière d'encouragement. “Nos voisins imposent le taux de 20% sur les bénéfices, alors que chez nous, il est de 40%”, fera-t-il remarquer. Le secrétaire général du RND, qui a tenu à rendre un vibrant hommage aux victimes de la tragédie nationale, à leur tête le défunt Abdelhak Benhamouda, a plaidé pour que l'Etat prenne en charge les familles des victimes du terrorisme. “C'est grâce à eux que nous vivons aujourd'hui dans la paix”, rappelle-t-il. Eux, ce sont aussi les moudjahidine, leurs enfants et ceux des chouhada qui ont constitué le noyau dur des Patriotes. “La présence de ces forces dans les rangs du RND est une fierté pour le parti”, dira-t-il. À Bordj Bou-Arréridj, Ouyahia entamera son discours en réitérant l'adhésion du RND à I'œuvre réconciliatrice initiée par le président de la République après avoir rendu un vibrant hommage aux protagonistes de la lutte antiterroriste, l'armée, la police et le corps des Patriotes en l'occurrence, ainsi qu'au peuple aIgérien en général qui a su surmonter son malheur de la tragédie nationale en se réconciliant avec lui-même. Au chapitre économique, le SG du RND a mis en relief le programme quinquennal de soutien à la croissance économique. “Le pays avait investi pas moins de 150 milliards de dollars”, tout en réitérant le soutien de son parti au programme du président Bouteflika, ajoutant que son parti a présenté 140 propositions relatives, notamment, à la lutte contre le chômage et la dépendance des hydrocarbures. L'ex-Chef du gouvernement n'a pas hésité à remettre en cause les opérations entamées dans le cadre de la relance économique. “Ce ne sont pas les routes, les collèges et les lycée, les barrages qui feront le développement”, soulignera-t-il. Ouyahia soulignera sans ambages sa préférence pour la relance des investissements productifs. “Il faut que dans les dix prochaines années, l'eau et l'irrigation puissent remplacer le pétrole. Ce que nous devons laisser aux futures générations, c'est une économie structurée et un marché de l'emploi qui est seul capable de réduire le chômage”, lança-t-il. Il parlera aussi de sa volonté de réduire la TVA sur tous les produits locaux et proposera l'institution d'une aide au logement afin de soutenir les ménages à faible revenu, ainsi que l'attribution d'une bourse mensuelle de 1 000 DA pourrait aider les enfants nécessiteux à accéder à une scolarité normale, tout en rappelant que “ce n'est point par des slogans qu'on soulagera le citoyen, mais bien par des propositions concrètes”. Par ailleurs, le leader du RND a affirmé que sa formation politique soutient le secteur de l'agriculture et de l'investissement accompagné d'une levée des contraintes bureaucratiques et bancaires. “Les banques doivent jouer le jeu en facilitant l'octroi de crédits aux jeunes, dans le cadre des diverses formules de financement déployées à cet effet par l'Etat. Elles ne doivent pas dormir sur les 1 000 milliards de DA qui sont stockés dans leurs coffres. L'argent est fait pour circuler entre les opérateurs économiques”, ironisa-t-il. Ouyahia a ensuite mis l'accent sur les maux de l'Algérie. “Nous avons assez d'argent, de moyens et d'hommes mais la gestion de certains responsables reste à corriger. Sinon comment la ville de Ras El-Oued est restée durant 4 jours embrasée sans que personne ne s'inquiète de sa révoIte ?” s'est-il interrogé. Chabane Bouarissa/Akila Abdesslam