L'Algérie se porte bien. Nous avons mené une bataille contre le terrorisme et nous l'avons vaincu. Nous avons vaincu le GIA et nous allons vaincre inévitablement Al Qaïda. » C'est par ces propos que le patron du RND, Ahmed Ouyahia, a entamé hier son discours de clôture d'une campagne qui aura duré vingt jours. L'ex-chef du gouvernement a choisi la capitale, plus précisément la région de Staouéli, comme dernière escale d'un périple qui l'a mené dans plus de trente villes du pays. La salle omnisports de Staouéli n'arrivait pas à contenir la foule venue écouter le speech du chef de file du RND. M. Ouyahia a indiqué que l'Algérie doit mener aujourd'hui un autre combat et une autre lutte aussi acharnés que ceux menés contre le terrorisme. Cette fois-ci, a-t-il dit, il faut éradiquer définitivement la pauvreté, le chômage et la médiocrité. Les citoyens, plus particulièrement les jeunes, doivent, selon l'orateur, retrousser les manches et se mettre au travail en exploitant toutes les opportunités qui leur sont offertes par les dispositifs de soutien en vigueur et par les investissements créateurs d'emplois mis en place par l'Etat. « Ce n'est pas de la démagogie, mais c'est la réalité du terrain », a-t-il lancé à l'égard des jeunes qui sont venus nombreux assister à son meeting. Dans sa lancée, M. Ouyahia a souligné que l'avenir de l'Algérie ne doit pas être lié aux hydrocarbures. Il a, dans ce sens, rappelé les crises successives générées par la chute du prix du pétrole dans les années 1980. Le patron du RND a exhorté la population à ne pas oublier cette situation, à en tirer les enseignements et à agir en conséquence. « Il est important pour le pays de développer et de promouvoir d'autres secteurs générateurs de richesses afin de réduire, dans la mesure du possible, notre dépendance des hydrocarbures », a-t-il souhaité. M. Ouyahia n'a pas omis d'évoquer le problème épineux dont souffre une grande partie des Algérois, à savoir la crise de logement. L'insécurité engendrée par la petite délinquance, la saleté qui « garnit » les ruelles de la capitale sont entre autres les questions abordées par le patron du RND qui regrette qu'Alger la Blanche n'ait de blanche que le nom. « Les présidents d'APC et les élus doivent servir le peuple et non servir leurs intérêts », a-t-il martelé. Le SG du RND qui a occupé par le passé des postes clés au sein du gouvernement déplore le fait qu'Alger, capitale de la culture arabe, ne compte qu'une dizaine de bibliothèques, d'observatoires et un nombre réduit de salles de cinéma. Concernant le niveau de vie des citoyens, l'ex-chef du gouvernement qualifie d'aberration le fait qu'un médecin touche le même salaire qu'un gardien. Dans la foulée, le patron du RND a rendu un vibrant hommage à la presse, aux journalistes et estime qu'il est temps de combler le vide existant en matière d'audiovisuel. « Ce n'est pas normal que la chaîne Al Jazeera ait le monopole sur l'information. L'ouverture de chaînes de télévision est indispensable », pense M. Ouyahia.