Le rendez-vous d'hier était certainement dicté par la conjoncture internationale qui a certainement poussé le président de la République à s'entretenir avec Lakhdar Brahimi, dont la connaissance sur le bout des doigts des différents dossiers internationaux ne peut être qu'utile. Lakhdar Brahimi, ancien secrétaire général adjoint et conseiller spécial auprès du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, a été reçu en audience hier par le président de la République. Si aucune information n'a filtré de source officielle sur le motif de cette rencontre, il faut admettre avant tout qu'il s'agit d'un geste de reconnaissance du chef de l'Etat envers ce diplomate émérite, qui a honoré l'Algérie dans bien des circonstances à travers sa contribution au règlement de nombreuses crises politiques aux quatre coins de la planète. Lakhdar Brahimi, qui avait fait ses preuves à la tête de la diplomatie algérienne d'abord, a arraché le respect de la communauté internationale en parvenant à réunir autour d'une même table les différentes factions libanaises, que divisent outre les confessions, les appartenances politiques. En effet, l'accord de Taef, qui a réconcilié les Libanais, constitue une véritable prouesse en la matière. Le rendez-vous d'hier était certainement dicté par la conjoncture internationale qui a certainement poussé le président de la République à s'entretenir avec Lakhdar Brahimi, dont la connaissance sur le bout des doigts des différents dossiers internationaux ne peut être qu'utile. Ceci étant, cette audience peut alimenter les spéculations d'autant plus qu'un remaniement ministériel, voire tout simplement un changement de gouvernement, n'est pas exclu après les législatives, même si l'ancien envoyé spécial pour l'Irak de Kofi Annan avait écarté son retour aux affaires dans des déclarations précédentes. Passant le plus clair de son temps en Europe et en Jordanie, où réside sa fille mariée à un prince du royaume hachémite, Lakhdar Brahimi, qui a quitté ses fonctions au sein des Nations unies à sa demande, avait affiché son désir de prendre du repos après une carrière bien remplie. Si l'on ne retient pas cette éventualité, il y a lieu de faire remarquer que l'ex-secrétaire général adjoint de l'ONU possède une carte de visite étoffée, qui lui ouvrirait beaucoup de portes à différents niveaux, d'où le besoin qu'éprouverait l'Algérie à solliciter son concours dans de nombreux dossiers. Effectivement, notre diplomatie ne peut se passer des services d'un homme politique de cette trempe, en cette période. À titre d'exemple, dans le cadre de son activité à l'ONU pour faire respecter la légalité internationale à l'ONU, comme c'est le cas pour le conflit du Sahara occidental, Alger a certainement besoin de l'apport qu'apporterait Lakhdar Brahim, lequel confortera sans aucun doute la position algérienne. De par sa stature internationale, sa parole vaut son pesant d'or. Partant de là, il aurait été inconcevable de ne pas faire profiter l'Algérie de sa valeur et de ses connaissances reconnues par tous ses pairs à travers le monde. C'est dire l'importance du geste du chef de l'Etat à l'égard d'un homme qui a porté haut les couleurs algériennes. K. ABDELKAMEL