Le coup fourré du prince Abdallah Des sources très bien informées et haut placées nous ont indiqué que le prince héritier d'Arabie Saoudite aurait donné son assentiment pour venir à Alger à cette condition que Bouteflika ne fasse rien pour tenter une médiation entre lui et le leader libyen. Il aurait même menacé de quitter le Sommet au moindre «incident» de ce genre. Cela, avant d'annoncer qu'il serait le dernier à venir, dans le courant de la matinée d'hier. Il a quand même décidé de ne pas venir au dernier moment, préférant se faire remplacer par le prince Fayçal. La démocratie, les réformes et le dialogue sincère font-ils donc autant peur à certains? Kadhafi fait des siennes Dernier à arriver au Sommet, après avoir été le premier à fouler le sol algérien, le leader libyen n'a pas dérogé à la «tradition». Contrairement à tous les autres chefs d'Etat et souverains, il a tenu à rester longtemps debout, saluant les uns et échangeant quelques mots avec les autres. Il a également été le seul à se faire servir café et thé durant la cérémonie d'ouverture de ce Sommet. Un sommet auquel Kadhafi est arrivé accompagné de Bouteflika. Sans doute est-ce là une réponse de l'Algérie aux tergiversations, puis à la défection de Riyad. Le leader libyen, bien avant la fin de la cérémonie, a ostensiblement quitté la salle. Qui dit mieux? L'élégance de Lakhdar Brahimi Rencontré en marge du Sommet de la Ligue arabe, le grand diplomate d'envergure internationale, Lakhdar Brahimi, celui-ci, très cordialement, a refusé de faire le moindre commentaire, se contentant de nous dire «être là en tant qu'invité». La même réaction, du reste, a été observée chez l'ensemble des ministres que nous avons pu approcher. La colère de Bachar Al-Assad Le président syrien a quitté la salle en signe de protestation muette contre le discours de José-Luis Zapatero, Premier ministre espagnol. Celui-ci, en effet, a indiqué soutenir le retrait du Liban des troupes syriennes, suivant la résolution onusienne prise en ce sens. Jeux de coulisses Le roi Mohammed VI, qui a, lui aussi, quitté la salle bien avant que ne soit levée la séance d'ouverture, s'est prêté à un jeu de coulisses et de lobbying en dépêchant son chef de la diplomatie, Mohamed Benaïssa, pour s'entretenir longuement avec les délégations koweïtienne et omanaise. José-Luis Zapatero, en s'en allant, a, quant à lui, été suivi par Kadhafi, Assad et Mohammed VI qui ont, tous les trois, tenu à s'entretenir avec lui en aparté, sans doute à propos de nombreuses questions chaudes de l'heure, y compris celle liée à la question du Sahara occidental.