Depuis des mois, la rumeur avait mis à mal les candidats au baccalauréat 2006/2007 qui suivent encore l'ancien programme qui se demandaient, en cas d'échec, quel sort leur sera-t-il réservé par le ministère de l'Education. Ainsi, des clarifications ont été apportées dimanche lors d'une conférence régionale des directions de l'éducation de l'Ouest, tenue à Oran et à laquelle ont participé plusieurs directeurs centraux du ministère. C'est ainsi que le chargé de l'enseignement secondaire a clairement indiqué que les élèves de 3e année secondaire qui suivent encore l'ancien programme pourront, en cas d'échec au bac, peuvent le repasser puisque des classes spéciales regroupant ces élèves seront mises en place. “C'est une seconde chance que nous leur donnons en les laissant à ce moment suivre et repasser le bac ancien programme…”, nous précise notre interlocuteur. Quant au taux de réussite qui est envisagé pour le baccalauréat de cette année, une charnière dans la réforme, il a été placé à hauteur de 75%, un taux qui permettra apparemment de régler ce problème de la 3e année secondaire de l'ancien programme. Lors de cette rencontre qui devait aborder les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire, de nombreuses statistiques ont été fournies sur les différents paliers de l'éducation, donnant un aperçu global de l'évolution de ce secteur. À titre d'exemple, des taux importants de redoublement ont été constatés, et cela à l'échelle nationale, ce qui soulève bien des interrogations quant à de tels résultats, puisqu'il serait, nous dit-on, lors de la première année secondaire, de l'ordre de 32%. Dans le moyen, il est encore signalé que le taux de redoublement risque d'être important en 4e année, alors que dans le même temps, le nombre d'élèves accédant au moyen devrait être plus important. Une situation pour laquelle on envisage au ministère, aussi étonnant que cela puisse paraître, d'avoir recours à une forme de rattrapage pour les élèves ayant des moyennes de 9,30 à 9,50. Les représentants du ministère se défendent de fonctionner en pensant “gestion des flux”, expliquant que ce ne sont que des prévisions. D'une façon plus générale, pour la prochaine rentrée scolaire 2007/2008, grâce à un budget de 302 milliards de DA consacrés aux infrastructures, l'Algérie devrait construire 67 nouveaux lycées, 193 CEM — il n'en existe que 195 à l'échelle nationale — et 287 groupes scolaires. Les besoins en matière d'encadrement sont encore estimés à 5 641 postes. Pour l'enseignement du français, le volume horaire devrait dépasser 25 000 heures, ce qui représenteraient 1 600 nouveaux postes. Pour ce qui est du nombre d'élèves à accueillir, l'on s'attend à plus de 4 millions d'enfants dans le primaire avec un taux de 97% d'enfants âgés de 6 ans inscrits en première année, plus de 2 600 000 pour le palier moyen et 989 000 pour le secondaire, soit un effectif global de plus de 7 millions d'enfants scolarisés. Le baccalauréat, qui compte jusqu'ici encore 15 filières, devrait n'en compter que 6 en 2008/2009. F. Boumediene