Chacun campe sur des positions incompréhensibles dont nos enfants paient les conséquences. A quelques semaines des examens de fin d'année, le secrétaire général du ministère de l'Education, M.Abdelkrim Tebboune a convié la presse nationale pour apporter et clarifier certains points autour desquels des voix contradictoires s'élèvent et dont la presse fait écho chaque jour. En effet, si la rencontre a pour objet la question d'intégration des enseignants vacataires, M.Tebboune a profité de l'occasion pour répondre à toutes les questions des journalistes. Un tableau exhaustif du secteur a été brossé. Concernant la grève des enseignants des lycées d'Alger à quelques semaines du baccalauréat, le secrétaire général du ministère a apporté des clarifications. Ainsi, cette grève déclenchée par des «associations» de professeurs, légales ou illégales, a un caractère revendicatif qui s'articule autour de trois points, à savoir l'augmentation des salaires à cent pour cent, l'âge de mise à la retraite et, enfin, la création de postes budgétaires. Pour le premier point, M.Tebboune a rappelé que les enseignants ont bénéficié de «deux primes qui s'élèvent à 2500 DA dont l'une est versée mensuellement (prime de documentation) et la prime de rendement (40%) attribuée tous les six mois». Concernant l'âge de mise à la retraite tel que demandé par les enseignants du secondaire, à savoir 25 années accomplies, le secrétaire général du ministère de l'Education dira: «La Caisse de retraite est alimentée par les jeunes. Toutes les cotisations viennent répondre aux besoins des vieux qui ont effectué leur service. Si nous répondons à cette revendication, il y aura un vide que le Trésor public ne pourra combler.» Le troisième point touche à l'augmentation des postes budgétaires. M.Tebboune affirme que «13.000 postes ont été créés cette année. Depuis 1995, la dotation du ministère dans ce volet a été bloquée jusqu'en l'an 2000». Ainsi, sur les 37.000 suppléants vacataires et suppléants, presque la totalité a été intégrée. En 2002, 3 000 cas ont été régularisés. Actuellement, dira le secrétaire général, «sur 800 membres de ce corps, la majorité a été retenue dans les différents corps adjoints, car ils ne possèdent pas les diplômes requis pour être professeurs. Le reste est toujours bloqué à cause du manque de postes budgétaires.» Aussi, le secrétaire général du ministère a fait remarquer que les revendications du corps enseignant dépassent les prérogatives de la tutelle. Elles «relèvent de la volonté politique», dira-t-il. Mais quelles sont les solutions préconisées par le ministère pour juguler cette grève néfaste à l'orée des examens? Pour le secrétaire général du ministère, des contacts permanents entre les directions de l'éducation et le corps enseignant sont entretenus périodiquement. Toutes les revendications soulevées par les enseignants du secondaire ne peuvent être satisfaites par le ministère de l'Education. Il faut une volonté politique pour répondre à ces exigences. Concernant la réforme des programmes, M.Tebboune affirme que «ce volet a été soulevé et mis en relief par la commission de réformes instituée par la présidence de la République». En septembre prochain, un nouveau programme sera mis en oeuvre pour les premières années primaire et moyenne. D'autres actions ont été retenues. Elles touchent l'augmentation des primes de correction des examens et des heures supplémentaires dispensées par l'enseignant. Finalement, deux sons de cloche se font entendre au sein de la famille de l'éducation. Les réformes amorcées sont-elles comprises par le corps enseignant? Pour le ministère de l'Education, toutes ces revendications dépassent ses prérogatives. Au fil des jours, le fossé tend à se creuser davantage. Les conséquences sont fâcheuses pour nos enfants.