Pour faire face à la crise du logement, l'Etat a adopté diverses formes d'aide attribuées aux citoyens issus de toutes les couches. Du logement social, LSP, jusqu'à l'aide financière à l'habitat rural. Dans la commune de Larbâa Nath Irathen (25 km à l'est de Tizi Ouzou) où la priorité est accordée au logement, construire avec l'aide financière de 50 millions de centimes n'est pas chose aisée et relève du miracle, à cause notamment de la hausse vertigineuse des prix des matériaux de construction et de la main-d'œuvre. Si on considère uniquement quelques matériaux essentiels pour la construction, tels que le sable, la ferraille et le ciment, qui constituent les assises de toute bâtisse, on frémira rien qu'à évoquer leurs prix. Le camion de sable (un 10 tonnes) coûte entre 18 000 et 20 000 DA. Cette flambée s'explique par le manque de ce matériau suite au sévère contrôle des services de sécurité au niveau des oueds pour mettre fin aux incessants pillages. Les prix de la ferraille ont connu une hausse de 30%. La main-d'œuvre revient également cher. Un maçon qualifié coûte entre 1 200 et 1 500 DA. Selon les villages, l'application stricte des normes et règles de construction parasismique — Larbâa Nath Irathen est classée zone à moyenne sismicité, ou “zone II.A” — est exigée par la Such, d'autant qu'elles sont (les normes) indispensables pour la sécurité des personnes, et ont un prix à payer. Un poteau doit contenir 6 barres dont 4 de diamètre 14 et 2 de diamètre 12 avec des étriers de 10. La situation de la région qui présente un relief accidenté rend la tâche encore plus difficile, car il existe des terrains où le bénéficiaire doit réaliser des murs de soutènement ou des voiles avant d'entamer son propre projet. Avec toutes ces contraintes, peut-on réellement réaliser ne serait-ce qu'un petit toit grâce à cette aide ? La réponse est non, bien sûr ! A. BELMILOUD