Assuré de l'impunité, les dirigeants israéliens ont publiquement avoué les exécutions de Cheïkh Yacine, de Abdelaziz Rantissi et annoncent les assassinats prochains de Khaled Mechaâl et Ismaïl Haniyeh, les deux responsables politiques du Hamas. Avi Dichter, ministre de la Sécurité d'Israël a ouvertement affirmé, hier, que Israël s'apprête à décapiter la direction politique du Hamas. L'Etat hébreu ne ratera aucune occasion pour assassiner le Premier ministre Ismaïl Haniyeh et Khaled Mechaâl, le numéro un du mouvement qui vit en exil à Damas. Ce haut responsable du gouvernement d'Ehud Olmert affirmera que Khaled Mechaâl constitue une “cible plus que légitime”. Il précisera à la radio militaire israélienne : “Je suis persuadé qu'à la première occasion nous nous débarrasserons de lui.” Selon lui, cette entreprise ne sera pas aisée parce que “le fait qu'il ne se trouve pas à proximité complique les choses. Mais nous avons déjà tenté de nous débarrasser de lui et il connaît la procédure”. “Il n'est nulle part à l'abri, ni à Damas, ni ailleurs. Et il le sait parfaitement”, lancera-t-il en guise d'avertissement à Khaled Mechaâl. Ces menaces ont été lancées alors que dans la bande de Gaza, neuf Palestiniens ont été tués depuis dimanche soir dans des raids de l'armée israélienne. Pour rappel, Israël avait échoué dans une tentative, menée par le Mossad, les services de renseignements israéliens, d'empoisonner Khaled Mechaâl en 1997 à Amman. Le ministre israélien reconnaîtra dans la foulée que Ismaïl Haniyeh avait déjà été la cible d'une première tentative d'assassinat en 2004. À l'époque, Israël avait éliminé la direction politique du Hamas en tuant successivement Cheikh Ahmed Yassine, fondateur du mouvement et Abdelaziz Rantissi, son successeur. Trois autres ministres, également membres du cabinet de sécurité, ont évoqué la possibilité “d'éliminations ciblées” menées par l'aviation israélienne depuis mercredi dernier qui visaient des activistes de la branche armée du Hamas soient étendues aux responsables politiques. Réagissant à cette annonce, Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas dira que le Hamas est “habitué” à la politique israélienne d'élimination ciblée de ses dirigeants et prend des mesures préventives. Il indiquera que “cela n'est pas nouveau. Nous sommes habitués à ces menaces. C'est une politique israélienne qui vise les dirigeants palestiniens depuis 1948”. Pour étayer ses dires, il ajoutera : “Des dizaines de dirigeants palestiniens ont été tués par Israël. Tout dirigeant palestinien doit en tenir compte.” Il expliquera qu'“Israël veut ainsi exporter sa crise politique à l'extérieur”, en raison , soulignera-t-il, de “l'impopularité du gouvernement israélien et de son Premier ministre”. Enfin, Abou Marzouk prendra le soin de rappeler que “des mesures de prévention ont été prises. Il s'agit d'une bataille ouverte avec Israël”. Sur le terrain, l'armée israélienne poursuivait, hier, ses bombardements dans la bande de Gaza tuant quatre activistes du Jihad islamique, un raid aérien israélien contre une voiture circulant dans le nord de la bande de Gaza. Auparavant, dimanche soir, huit Palestiniens avaient été tués et douze autres blessés dans un autre raid visant la maison d'un responsable du mouvement islamiste radical Hamas. Ainsi, Israël poursuit son massacre des Palestiniens avec la complicité de la communauté internationale. K. ABDELKAMEL