Les responsables chiites ont estimé que la rencontre Iran-Etats-Unis de lundi dernier constituait une victoire diplomatique pour l'Irak, tout en restant prudents sur sa portée, alors que ceux des sunnites renvoyaient dos à dos Américains et Iraniens. Le plus grand parti des chiites, le Conseil suprême islamique en Irak (CSII) parle de succès pour la diplomatie irakienne d'avoir pu rassembler deux pays qui s'affrontent depuis trente ans, soulignant que les deux parties ont compris que l'Irak doit devenir un élément positif dans la construction de la sécurité de la région ! Les réactions étaient par contre négatives au sein de la communauté sunnite. “Le peuple irakien n'accepte pas que l'on négocie en son nom. Ces pays ont amené les problèmes de l'Irak et essayent maintenant de les résoudre dans un sens qui serve leurs intérêts”, a estimé cheikh Khalaf al Aylan, du Front de la concorde, la principale coalition sunnite. Pour les sunnites, les Etats-Unis restent un occupant et l'Iran soutient le terrorisme en Irak, qu'il soit sunnite avec Al-Qaïda, ou chiite avec l'armée du Mahdi du chef radical Moqtada Sadr, a-t-il développé. Lundi, l'ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Ryan Crocker, a rencontré pendant quatre heures son homologue iranien, Hassan Kazemi Qomi, dans la résidence du Premier ministre irakien Nouri al Maliki à Bagdad. Rien n'a filtré mais il s'agissait de la première réunion à se tenir officiellement à ce niveau entre les deux pays depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980, après la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran. D. B./Agences