Les participants à la journée scientifique sur le tabagisme passif, organisée par la Société algérienne d'oncologie thoracique, à l'occasion de la Journée mondiale antitabac, ont adopté un projet de charte visant à interdire à terme de fumer dans tous les lieux publics. Le texte, approuvé lors de cette manifestation qui s'est tenue à Blida le 31 mai dernier sous le haut patronage du président Bouteflika, propose notamment de reconnaître et de défendre le droit des individus au choix d'une vie sans fumée et d'ériger en loi le droit à un environnement public sans fumée. Les signataires recommandent aussi de proscrire la publicité et la promotion des produits du tabac ainsi que le parrainage par l'industrie du tabac et d'interdire la vente de cigarettes au détail en particuliers aux abords des écoles. Le texte propose également de faire appliquer de manière effective dans toutes les écoles, universités, hôpitaux, institutions, entreprises, transports en commun… les mesures d'interdiction de fumer dans les espaces clos telles que prévues par la loi et les réglementations en vigueur, en impliquant en particulier les associations de la société civile. Le projet préconise aussi d'assurer une aide aux consommateurs de tabac qui désirent renoncer à leur habitude et d'instituer des mesures financières progressives de dissuasion qui doivent aller de pair avec la lutte contre le commerce illicite des produits dérivés du tabac (contrebande, contrefaçon…). Cette charte, sans valeur juridique contraignante, a été déjà signée par d'imminents spécialistes, notamment le Pr Brouri Mansour (médecine interne, Birtraria), le Pr Bachir Ridouh (psychiatrie, hôpital Frantz-Fanon), le Pr Kamel Bouzid (oncologie médicale, CPMC) et le Dr Soltane Ameur (chirurgie thoracique, CHU Mustapha-Pacha). Il faut savoir que la manifestation, qui a débouché sur l'adoption de cette charte, a été marquée par la présentation de plusieurs communications animées par des scientifiques algériens autour de thèmes divers liés notamment au tabagisme passif. La fumée du tabac contient 4 000 substances chimiques qui gênent l'odorat et qui sont susceptibles d'irriter les yeux, le nez et la gorge ou encore de causer des maux de tête, dont 60 substances cancérigènes, selon des intervenants. Les influences nocives du tabagisme passif touchent principalement les enfants et provoquent des infections des voies respiratoires, ont-ils ajouté. La capacité pulmonaire, chez les enfants des mères qui ont fumé pendant leur grossesse, et après la naissance, provoque un développement physique et intellectuel plus lent et un petit poids à la naissance de l'enfant, ainsi qu'une plus grande mortalité infantile, et parfois la mort subite des nourrissons, si redoutée, ont également relevé des conférenciers. Cette année, l'OMS a mis l'accent sur le fait qu'un espace 100% non fumeur est la seule stratégie efficace pour réduire l'exposition à la fumée du tabac, à l'intérieur, à des niveaux sûrs et pour offrir un degré de protection acceptable contre les dangers de l'exposition à la fumée secondaire. R. B.