La cour de Boumerdès a prononcé dans la soirée d'avant-hier son verdict à l'encontre de 29 terroristes impliqués dans l'attentat à la bombe ayant blessé, le 30 octobre 2006 à Zemmouri, l'ancien député Rial et son fils. Les six personnes soupçonnées de l'exécution de cet attentat étaient, avant-hier, dans le box des accusés, parmi eux le neveu du parlementaire qui aurait lui-même déposé la bombe sous la 406 de son oncle. Ce dernier, R. T., âgé de 24 ans, a écopé de 10 ans de réclusion criminelle alors que son voisin, M. M., 26 ans, également accusé de complicité, a été condamné à la même peine. Les quatre autres personnes arrêtées dans cette affaire, R. M., T. M., Z. O. et D. D., ont été acquittées tandis que les commanditaires de l'attentat, 27 terroristes de la redoutable seriat Ouled Ali, ont été condamnés à des peines allant de 20 ans de prison ferme à la condamnation à mort. Parmi ces terroristes, figurent l'“émir” de la seriat Ouled Ali Khelifi, Youcef dit Talha, et ses adjoints, les frères Hadjres qui sont à l'origine de nombreux attentats commis à Boumerdès, Si Mustapha et Thénia notamment. Cette affaire, qui a été reportée lors de la session de février 2007, a drainé une grande foule et le procès a pris fin aux environs de 20h. Selon l'arrêt de renvoi, le neveu du député R. T. avait reconnu lui-même avoir placé la bombe sous le véhicule de son oncle après avoir reçu les instructions de l'“émir” Talha avant de se rétracter hier lors des débats en imputant la pose de la bombe à un autre terrorise en fuite. Selon l'arrêt de renvoi, les personnes arrêtées ont affirmé lors de leur interrogatoire avoir participé à d'autres attentats comme celui ayant visé le Patriote H. Lounès. Attentat perpétré par le terroriste M. Mohamed qui a placé l'engin explosif sous le véhicule du patriote H. Lounès et qui a blessé des artificiers de la police qui tentaient de le désamorcer. Ainsi R. T. qui agissait pour le compte de la seriat de Ouled Ali offrait des sommes allant de 2 000 et 3 000 DA en échange d'informations sur les mouvements des services de sécurité, soit des salaires mensuels allant de 8 000 à 12 000 DA. Au-delà des sentences prononcées, cette affaire a permis de lever le voile sur le fonctionnement de l'ex-GSPC qui mise sur les relations parentales et familiales pour commettre ses attentats tout en s'appuyant sur ses réseaux d'informations dont certains éléments sont recrutés au sein même des familles des victimes. Selon des sources bien informées, au moins 60% de l'effectif de la seriat Ouled Ali, qui compte une cinquantaine d'éléments, sont liés par des liens familiaux. Les principaux dirigeants de cette redoutable seriat sont au maquis avec leurs frères à l'image des 4 frères Hadjres, les frères Khelifi, les frères Tarzoult, etc. Par ailleurs, le même tribunal va examiner une autre affaire à laquelle est liée l'“émir” de la seriat des Issers, Hachemi Hachemi dit Soheïb et son adjoint Dichou Mohamed déjà condamnés par contumace en février dernier à 20 ans de prison dans une autre affaire. Pour rappel, cette session criminelle aura à examiner plus de 96 affaires liées au terrorisme, soit 44 de plus par rapport à la session précédente. Près de 120 individus seront jugés lors de cette session. M. T.